Toulouse : un "gilet jaune" gravement blessé est sorti du coma

A Toulouse, la mobilisation des "gilets jaunes" a viré à l'affrontement avec les forces de l'ordre.
A Toulouse, la mobilisation des "gilets jaunes" a viré à l'affrontement avec les forces de l'ordre. © ERIC CABANIS / AFP
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avec AFP
Un homme de 29 ans qui avait participé à une manifestation des "gilets jaunes" à Toulouse est sorti du coma, et accuse les forces de l'ordre de lui avoir tiré dessus. 

Un jeune homme grièvement blessé à la tête lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Toulouse "est sorti de son coma et commence à se remettre de ses blessures", ont indiqué jeudi ses avocats. Âgé de 29 ans, Benoît "tient à dire qu'il a clairement été visé par les forces de l'ordre : 'On nous tire dessus comme des lapins'", ont rapporté ses conseils Me Claire Dujardin et Sara Khoury dans un communiqué. "Il était à la manifestation avec sa compagne et ses parents. Il se retrouve à l'hôpital et ne comprend pas comment toute cette violence a pu arriver", selon eux.

Enquête de l'IGPN. La victime, sa famille et ses avocates demandent l'interdiction du LDB 40 (lanceur de balles de défense), une "arme extrêmement dangereuse qui comporte des risques exceptionnels". "Benoît aurait pu perdre la vie du fait de ce tir" et "il est encore trop tôt pour écarter toute infirmité permanente", selon Me Dujardin et Khoury. A la suite de cet incident, le parquet a ouvert une enquête et l'inspection générale de la police nationale a été saisie : "nous attendons les conclusions de l'IGPN", ont déclaré les avocates.

Des heurts violents. Samedi 1er décembre, 57 personnes, dont 48 policiers, avaient été blessées lors de la manifestation des "gilets jaunes" à Toulouse, théâtre pendant plusieurs heures de face-à-face très tendus entre des groupes de manifestants et les forces de l'ordre. Selon la préfecture, "plus d'une centaine de casseurs" s'en étaient pris aux forces de l'ordre. Seize personnes avaient été interpellées, "dont quatre suite au pillage de deux magasins en centre-ville", selon la préfecture. Pendant plusieurs heures, samedi dernier, des heurts avaient opposé des groupes de manifestants, certains casqués ou cagoulés, porteurs de foulards et de lunettes de plongée, aux CRS. Ces derniers avaient fait usage d'un très grand nombre de grenades lacrymogènes, notamment quand les manifestants avaient tenté de prendre la direction de la gare SNCF. Certains d'entre eux avaient lancé des projectiles sur les CRS.