Tentative de perquisition à Mediapart : Belloubet dément toute "instrumentalisation de la justice"

Nicole Belloubet a affirmé son "attachement" à la liberté de la presse.
Nicole Belloubet a affirmé son "attachement" à la liberté de la presse. © ERIC FEFERBERG / AFP
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avec AFP , modifié à
La ministre de la Justice s'est exprimée au lendemain de la tentative de perquisition de Mediapart, dans le cadre de l'affaire Benalla. 

La garde des Sceaux Nicole Belloubet a réfuté mardi toute "instrumentalisation de la justice" et une "quelconque instruction" donnée au procureur de Paris, au lendemain d'une tentative de perquisition du média en ligne Mediapart, dans le cadre de l'affaire Benalla. "Non, il n'y a pas d'instrumentalisation de la justice. Je n'utilise pas la justice à des fins personnelles (...). (Le) respect de la loi m'interdit de donner quelconque instruction (à un parquet, ndlr) en matière individuelle", a déclaré Nicole Belloubet, répondant lors des questions au gouvernement (QAG) à l'Assemblée nationale à une interpellation du député de La France insoumise (LFI), Ugo Bernalicis.

Celui-ci venait de condamner "l'instrumentalisation politique du parquet" et de dénoncer "la justice jupitérienne", évoquant par ailleurs la "panique" de l'exécutif dans l'affaire Benalla, du nom de l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron.

Belloubet dit son "attachement" à la liberté de la presse. Le parquet de Paris a ouvert lundi une nouvelle enquête préliminaire notamment pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et tenté de perquisitionner Mediapart, après la diffusion fin janvier d'une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, ex-employé de LREM et gendarme réserviste, quelques jours après leur mise en examen en juillet pour des violences sur des manifestants le 1er mai.

Cette perquisition, refusée par Mediapart, a été unanimement dénoncée par l'opposition. Le média en ligne a annoncé mardi avoir en revanche remis "sept enregistrements, dont un inédit" à la justice. Cette remise est "une très bonne chose, je crois, pour que toute la vérité soit faite dans cette affaire", a estimé Nicole Belloubet. La garde des Sceaux a dit son "attachement" à la liberté de la presse et à la protection du secret des sources, ainsi qu'à ce que la justice "ne fasse pas de manière systématique l'objet de dénigrement".