Tensions à Paris, lors de la manifestation contre la réforme des retraites : "C'est bien dommage"

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Jean-Jacques Héry, édité par Ugo Pascolo , modifié à

Calme mais désorganisée, la manifestation parisienne a connu quelques violences sur la place de la République. Une cinquantaine de casseurs ont notamment incendié un préfabriqué de chantier et brisé des vitrines sur la place de la République et aux alentours, provoquant un affrontement avec les forces de l'ordre et le chaos en quelques minutes seulement.

Détonations et gaz lacrymogènes : à Paris, le déroulé de la mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi avait parfois des airs de 1er-Mai 2019. Alors que la manifestation se déroulait globalement dans le calme, encadrée par quelque 6.000 policiers et gendarmes, un groupe de militants radicaux positionnés en amont du cortège officiel ont provoqué le chaos en quelques minutes. Selon nos informations, 57 personnes ont par ailleurs été placées en garde à vue.

Une cinquantaine de casseurs

Une épaisse odeur de gaz lacrymogène flottait toujours en début de soirée sur la place de la République, particulièrement à l'angle avec le boulevard de Magenta. C'est à cet endroit qu'en milieu d'après-midi, un groupe de casseurs, au moins une cinquantaine, vêtus de noir, a commencé par incendier un préfabriqué de chantier. La tension avec les CRS est ensuite montée : gaz lacrymogène d'un côté, jets de bouteilles et de planches de bois de l'autre. Des projectiles auxquels se sont ajoutés des pétards, des feux d’artifices et des grenades assourdissantes.

De nombreux manifestants se sont retrouvés pris dans des mouvements de foule et n'ont pas compris ce qu'il s'est passé. "Le boulevard était plein, et puis les têtes de cortège étaient bloquées à la gare de l'Est. Donc tout le monde s'est réuni à République mais ça n'avançait pas du tout. Et ça a fini avec les lacrymogènes, mais on ne sait pas pourquoi," témoigne Aurélie au micro d'Europe 1. "C'était un peu le bordel", ajoute un peu plus loin Sonia. 

Entendu sur europe1 :
Les jeunes qui commencent à casser, c'est eux qui foutent la merde, et c'est bien dommage

Fractionné, désordonné, le cortège parisien de ce jeudi n'était pas bien organisé : certains ayant trois heures de retard sur le parcours par rapport à d'autres. Une manifestation déjà gâchée avant même les violences selon Lionel, ouvrier dans la métallurgie : "On essaye de gagner notre pain, c'est une manifestation pacifique, et elle commence à devenir dangereuse pour les gens. Les jeunes qui commencent à casser, c'est eux qui foutent la merde, et c'est bien dommage".