Benoît Serre, vice-président de l’ANDRH, était l'invité d'Europe 1 vendredi. 3:19
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Laetitia Drevet , modifié à
Le Premier ministre a demandé jeudi aux entreprises françaises de pousser "au maximum" le télétravail en le mettant en place au moins quatre jours par semaine. Mais de nombreux salariés "n'en peuvent plus" de travailler chez eux et demandent à revenir sur site, explique le vice-président de l'ANDRH sur Europe 1.
INTERVIEW

Jean Castex a demandé jeudi "à toutes les entreprises et administrations qui le peuvent" de pousser "au maximum" le télétravail pour le mettre en place "au moins quatre jours" par semaine. "C'est le cas dans un bon paquet d'entreprises depuis octobre et pour certaines depuis mars", souligne Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale de DRH (ANDRH), invité d'Europe 1 vendredi. Mais selon lui, de nombreux salariés demandent aujourd'hui à revenir sur site, lassés de l'isolement ou de conditions de travail non optimales.

"La configuration n'est plus la même qu'en mars 2020"

Le Premier ministre a rappelé jeudi que le protocole en entreprise prévoit toujours que le télétravail doit être la règle pour l'ensemble des activités qui le permettent. Depuis janvier s'est ajoutée la possibilité pour les salariés en télétravail à 100% de revenir un jour par semaine s'ils le souhaitent. "La réalité des entreprises, malgré les demandes légitimes du gouvernement, c'est que beaucoup de salariés demandent à revenir. Ils n'en peuvent plus, notamment à cause de leurs conditions de logement", estime Benoît Serre. 

Selon une récente enquête d'Harris Interactive, 48% des salariés se sentent isolés et 35% sont parfois angoissés à cause du télétravail. Ces deux chiffres ont augmenté de 4 points entre janvier et mars. "La situation n'est plus la même qu'en mars 2020. On sait aujourd'hui que cette configuration risque de durer des mois." Benoît Serre ajoute : "Sur le terrain, on ne peut pas ignorer un collaborateur qui dit qu'il ne peut plus télétravailler."

Renforcement des contrôles

Au sein des entreprises, les contrôles ont été renforcés depuis le mois d'octobre. "L'Inspection du travail vient et regarde si tous les postes télétravaillables sont effectivement télétravaillés", détaille Benoît Serre. Si ce n'est pas le cas, l'Inspection émet des recommandations et les entreprises doivent alors se mettre en conformité, sous peine de sanctions. "Il y en a eu très peu, cela montre bien que les entreprises respectent les règles ou s'adaptent rapidement."