L'islamologue suisse Tariq Ramadan, déjà mis en examen pour deux viols, est visé par une nouvelle plainte en France, pour un viol en réunion en 2014. 2:20
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Clémence Olivier , modifié à
Pour l'avocat de Tariq Ramadan, Me Emmanuel Marsigny, invité lundi au micro de Nathalie Levy sur Europe 1, le fait que l'islamologue soit visé par une nouvelle plainte pour viol en réunion n'est pas un événement en soi. 
INTERVIEW

"C'est une plainte qui a été déposée, elle n'est pas instruite, elle n'a aucune pièce, aucun élément…" Lundi, au micro de Nathalie Levy sur Europe 1, Me Emmanuel Marsigny, l'avocat de Tariq Ramadan, a estimé qu'il était encore trop tôt pour considérer que la nouvelle plainte déposée dans le dossier de l'islamologue, et révélée dimanche par Europe 1, puisse nuire à son client. "Pour l'instant, c'est un non-événement sur le plan judiciaire. Je vous invite à la plus grande prudence. Laissez la justice faire son travail. N'allez pas trop vite", prévient l'avocat.

Le conseil de Tariq Ramadan se dit d'ailleurs certain que cette plainte pour viol en réunion, concernant des faits survenus en mai 2014 à Lyon, n'aboutira pas. "Depuis qu'il a été remis en liberté en novembre 2018, nous savions que tout serait entrepris pour essayer d'alimenter ce dossier judiciaire qui est complètement vide. Le problème n'est pas tellement les accusations mais de savoir qui l'accuse, dans quelles conditions, et si des vérifications ont été faites", insiste Me Emmanuel Marsigny. "L'expérience dans le dossier de Tariq Ramadan démontre qu'à chaque fois qu'il y a eu un emballement judiciaire pour des choses présentées comme défavorables, cela s'est toujours retourné en sa faveur."

"Les accusations se sont toutes effondrées les unes après les autres"

L'avocat fait référence au fait qu'une contre-expertise, dévoilée mardi par Europe 1, va à l'encontre du récit de la deuxième plaignante sur ses échanges avec l’islamologue. Ce rapport précise que contrairement à ce qu'indiquait la deuxième plaignante, qui accuse l'islamologue de viol, les messages échangés avec Tariq Ramadan ne datent pas d’avant le viol qu’elle dénonce. La contre-expertise contredit aussi des auditions d'autres femmes affirmant avoir été sous son "emprise". 

"Les accusations se sont toutes effondrées les unes après les autres", pointe l'avocat de l'islamologue. "L'expertise complémentaire de son téléphone vient de démontrer qu'elle est prise en flagrant délit de mensonge. Je le dis depuis des mois, il n'y a plus d'affaire Ramadan". Et d'ajouter : "J'attends que la justice française confrontée à un mensonge de cette nature réagisse très fermement car il est gravissime pour une victime de mentir à ses juges pour essayer de conforter sa thèse."