Sur les ronds-points, ces "gilets jaunes" ont "trouvé une nouvelle famille"

Sur le rond-point de Dechy, les "gilets jaunes" "sont tous frères et sœurs".
Sur le rond-point de Dechy, les "gilets jaunes" "sont tous frères et sœurs". © Lionel Gougelot / Europe 1
  • Copié
avec Lionel Gougelot , modifié à
Alors que le mouvement se poursuit partout en France, les motivations de certains "gilets" dépassent largement le cadre politico-social. 
REPORTAGE

Environ 2.000 "gilets jaunes" étaient encore présents sur les ronds-points du pays mardi, selon le ministère de l'Intérieur. Ils s'y mobilisent la journée comme le soir, et parfois la nuit. Leurs motivations sont sociales et politiques. Mais pour certains, elles sont aussi bien plus larges. Europe 1 s'est rendu sur un rond-point à Dechy, dans l’agglomération de Douai, dans les Hauts-de-France.

"Franchement, c'est formidable". Tous les jours, des habitants y apportent vivres et boissons pour soutenir les "gilets jaunes" . "On a plein de monde, qui nous ramène plein de trucs pour nous dépanner", insiste l'une des manifestantes. La vie s'organise sous la tonnelle prêtée par un artisan, près du brasero. Jordy, 20 ans, sans emploi, dit y avoir trouvé un accueil fraternel.

"J'ai trouvé un refuge, une nouvelle famille un petit peu. J'ai beaucoup de soutien. Je reste du matin jusqu'au soir, parfois la nuit. Franchement, c'est formidable". Josiane, veuve et retraité, assure elle aussi y bénéficier d'un "un soutien moral". "On se comprend dans nos revendications. Ça fait du bien", explique-t-elle.

 

Gilets

 

"Nous sommes tous frères et sœurs". Didier a même décidé de raconter leur quotidien par écrit. Il consigne toutes ses notes dans un carnet de bord. "Chacun me dit : j'ai des difficultés de ceci, des difficultés de cela, et en même temps, les gens sont contents de me parler".

 

Gilet

 

Dans son carnet, il racontera également des histoires de solidarité, comme ce jour où un "gilet" a remplacé le câble d'embrayage d'un autre. "On a formé une famille", se réjouit aujourd'hui le propriétaire de la voiture. "Nous sommes tous frères et sœurs maintenant. C'est le seul truc où je peux dire 'merci Macron'", conclut un autre. Nul doute que ce "lien social" contribuera à maintenir, voire renforcer, leur détermination.