Un mois après le suicide de Lindsay, la tension est vive au collège de la jeune adolescente. (Illustration) 1:30
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Lionel Gougelot
Un mois après le suicide de la jeune Lindsay dans le nord de la France, harcelée par certains de ses camarades, la tension est vive dans son établissement. Les parents d'élèves reprochent au corps enseignant de n'avoir rien fait. Les menaces se multiplient auprès des professeurs, qui appellent Pap Ndiaye à l'aide.

Après la tristesse et le désarroi, c'est désormais la colère qui prend de la place devant le collège de Lindsay, 13 ans, qui s'est suicidée après avoir été harcelée à l'école. Près d'un mois après le drame, la situation s'est considérablement tendue entre parents d'élèves et enseignants. Les premiers reprochent au second d'avoir abandonné la collégienne à son triste sort.

 

Alors, depuis quelques jours, Béatrice Béral, du Sgen-CFDT, recueille des témoignages édifiants de ses collègues de Vendin-le-Vieil. Plusieurs scènes de menace et d'intimidations ont eu lieu aux portes de l'établissement. Une enseignante a été coincée contre sa voiture, par un autre automobiliste. Un parent d'élève a également simulé un geste d'égorgement à une autre professeure. 

"Il y a un tel stress"

"Ce sont les réseaux sociaux qui enveniment les choses", juge la syndicaliste au micro d'Europe 1. "Il y a une telle tension, il y a un tel stress. Tout est en train d'être monté en épingle et tout le monde vit ça très mal", poursuit-elle. 

Les enseignants et le personnel sont jugés coupables d'avoir abandonné Lindsay à sa détresse selon Rémi, un autre référent du syndicat. "On les accuse de ne pas avoir fait quoi que ce soit alors que des actions ont été menées. Et en plus, le fait de se sentir accusés de ne rien avoir fait, ça peut conduire au fait que les profs peuvent se sentir en danger", explique-t-il. 

Le personnel appel à une réaction de Pap Ndiaye

Des menaces qui pourraient justifier un droit de retrait des enseignants. "Pour moi, la collègue qui se fait acculer par une voiture ou une autre à qui on fait le signe de mort par la tête, il y a un danger grave et imminent. Donc ça peut être un droit de retrait. Et il faut absolument mettre en place des choses pour que les personnels aillent mieux", souligne Béatrice Béral. 

Le personnel de l'établissement souhaite maintenant que le ministre de l'Éducation nationale vienne sur place pour témoigner de sa solidarité.