Stockage du carbone industriel : la France va «identifier les sites possibles d'enfouissement»

Roland Lescure a annoncé que l'État cherchait à identifier des "sites possibles d'enfouissement" du CO2 excédentaire.
Roland Lescure a annoncé que l'État cherchait à identifier des "sites possibles d'enfouissement" du CO2 excédentaire. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP
L'État souhaite identifier les "sites possibles d'enfouissement" du CO2 excédentaire pour la décarbonation des 50 sites industriels français les plus émetteurs de gaz à effet de serre, a indiqué le ministre de l'Industrie. Le gouvernement va également lancer une "consultation publique" sur la capture et la séquestration du carbone émis par les industriels.

La décarbonation des 50 sites industriels français les plus émetteurs de gaz à effet de serre (engrais, ciment, acier, chimie..) nécessite d'identifier "les sites possibles d'enfouissement" du CO2 excédentaire, a indiqué vendredi le ministre de l'Industrie Roland Lescure. Le gouvernement lance vendredi une "consultation publique" sur la capture et la séquestration du carbone émis par les industriels, dans le cadre du conseil national de l'industrie (CNI) qui se tient en marge du salon aéronautique du Bourget, indique le ministre, cité dans Les Échos.

"Autoroutes du carbone"

À terme, il prévoit de réaliser des "autoroutes du carbone" pour évacuer tout ce CO2, via un axe de "carboducs" qui seront les "infrastructures du XXIe siècle" vers des ports de liquéfaction pour le transport maritime du CO2 vers des lieux de stockage, précise Roland Lescure. Pour y parvenir, "il s'agira d'identifier les sites possibles d'enfouissement, d'abord dans les gisements de gaz naturel vides en mer du Nord, et plus tard pourquoi pas en France", ajoute le ministre qui lancera un "appel à projet" à l'issue de la consultation "pour que les géologues puissent identifier les meilleures options sur notre territoire".

Au total, la décarbonation des 50 sites industriels les plus émetteurs de CO2, annoncée en novembre, nécessitera un investissement de 50 milliards d'euros, est-il indiqué dans le dossier de Matignon diffusé à la presse en marge du CNI consacré à la "planification écologique" et à la décarbonation de l'industrie.

Cette instance réunit les patrons et les syndicats des 19 principales filières industrielles du pays (aéronautique, agroalimentaire, automobile etc.) ainsi que les représentants de l'État et des pouvoirs publics.

50 sites ciblés par le gouvernement

Elisabeth Borne doit y annoncer vendredi le déblocage de premiers budgets pour financer les investissements nécessaires pour pouvoir continuer de produire du ciment, des engrais ou d'autres produits tout en réduisant l'empreinte carbone du pays. Le gouvernement a choisi de se focaliser sur les 50 usines les plus émettrices, surtout autour de Dunkerque, de Fos-sur-mer, ou en Normandie et dans le sud-est. Ces 50 sites émettent 55% du CO2 industriel du pays et sont concentrés dans quatre secteurs : acier et métallurgie, matériaux, minéraux non métalliques, chimie et agroalimentaire.

Les principaux leviers de décarbonation passent surtout par leur électrification pour remplacer des énergies fossiles, mais aussi par le captage de carbone (CCS), indique Matignon. Par exemple, le fabricant d'engrais Yara, dont l'usine d'ammoniac est située au Havre, a lancé des travaux d'électrification en installant de nouveaux transformateurs qui lui permettront d'être raccordé au réseau. Le fabricant de chaux Lhoist dans le nord de la France travaille pour sa part sur un projet de captage de CO2 en sortie de cheminée.