Les entorses à la laïcité se multiplient à l'école primaire. Selon un nouveau rapport de l'Éducation nationale, près de 28% des faits signalés ont eu lieu dans le premier degré, un chiffre multiplié par deux par rapport à l'année dernière. Un phénomène devant lequel les Français appellent à l'intransigeance. Selon un sondage CSA pour Europe 1, CNews et Le Journal du Dimanche, 76% des Français sont favorables à l'application de la "tolérance zéro" dès la première atteinte à la laïcité en milieu scolaire.
Dans le détail, cette consultation révèle quelques différences notables selon l'âge des personnes interrogées. Ainsi, les plus âgés prônent davantage de fermeté puisque 88% des plus de 65 ans veulent appliquer cette fameuse "tolérance zéro" dans ce cas de figure, tandis que seuls 62% des moins de 35 ans y sont favorables. Cette intransigeance recueille toutefois l'approbation d'une majorité de sondés, quel que soit leur âge.
Les sympathisants de droite veulent plus de fermeté
À l'aune de la proximité politique des personnes interrogées, là encore, plus d'un Français sur deux se dit favorable à la "tolérance zéro" en cas de manquements au respect de la laïcité à l'école. Le sondage souligne cependant l'existence d'un clivage gauche droite sur la question. Ainsi, les sympathisants de La France insoumise ne sont que 55% à prôner la fermeté la plus totale en la matière, contre 95% des électeurs du RN.
>> LIRE AUSSI - «La laïcité n'y est plus», à Sète, un club de football sanctionné pour pratiques communautaires
De façon plus globale, à droite, la mesure séduit 90% des sondés tandis que plus de trois sondés sur dix, à gauche, y sont défavorables. Du côté des électeurs de Renaissance, près de neuf Français sur dix souhaitent l'application de la "tolérance zéro" en cas de non-respect de la laïcité à l'école. En décembre dernier, l'éducation nationale révélait une forte augmentation des entorses à la laïcité avec près de 3.000 signalements remontés en l'espace de trois mois et demi. Près de 80% de ces atteintes à la laïcité étaient liées au port de tenues religieuses, à l'exception du qamis et de l'abaya, désormais prohibés.