Son fils suit l’école à la maison : "Laissons nos enfants libres d'être ce qu'ils sont"

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Léa Beaudufe-Hamelin
Hugo et sa femme ont choisi l’instruction en famille quand ils ont vu que leur fils de 5 ans n’était pas épanoui à l’école. Hugo explique que son fils se sent mieux depuis, et que sa socialisation est assurée par ses activités extra-scolaires. Sur "La Libre antenne", Hugo partage sa vision de l’éducation des enfants.
TÉMOIGNAGE

Voyant que leur fils, âgé de 5 ans, n’était plus épanoui depuis qu’il allait à l’école, Hugo et sa femme ont pris la décision de lui faire l’école à la maison. Son fils étant apaisé depuis qu’il a quitté l’école, Hugo s’inquiète alors du durcissement de l'encadrement de l'instruction en famille. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Hugo partage sa philosophie éducative qui consiste à laisser les enfants libres de s’intéresser à ce qu’ils veulent et d’être ce qu’ils sont.

"J'ai deux enfants, un fils qui a 5 ans et demi et une fille qui a 2 ans et demi. On a décidé, avec leur maman, de faire l’instruction en famille. On a emmené notre fils à l'école. Ça ne s’est pas mal passé au début, mais ça ne s’est pas bien passé non plus. Au fur et à mesure, on a senti qu’il n’était plus aussi épanoui qu’avant. Ça a duré quelques mois. C’était, entre autres, à cause de la cantine. Il se plaignait, disant qu’il y avait trop de bruits. L’école ne collait pas à son rythme et sa manière de faire. C’était un stress réel. 

Les siestes jouaient aussi, parce que c'est un garçon qui dormait beaucoup et qui faisait de grandes siestes. Au début, il n’allait à l’école que le matin, donc ça se passait plutôt bien. Il rentrait manger à la maison, puis faisait une sieste l'après-midi. Puis, l'école nous a dit que nous étions obligés de le scolariser toute la journée. On a essayé de négocier en disant que c’était dommage parce qu’il dormait l’après-midi. Ils nous ont dit qu’il dormirait à l'école, mais on se doutait que ça ne serait pas le même rythme et le même cocon pour pouvoir se reposer.  

" Notre fils avait repris goût à la vie "

Donc, on a dit qu’on allait arrêter là, parce qu’on sentait que notre enfant n'allait pas bien. En quelques jours, on a tout de suite senti que notre fils avait repris goût à la vie. Je lui avais dit en tête à tête que s’il n’était pas bien à l'école, je ne l’obligerai pas à y aller. Il m’a clairement dit qu’il n’avait pas envie d'y aller et qu’il n’était pas bien à l'école. Quand je lui ai dit qu’il n’irait plus, j'ai senti en lui un énorme soulagement.

J’ai senti que mon enfant n’était pas bien à l’école. Peut-être le sera-t-il plus tard. En étant à son écoute et en essayant d'avoir le plus de respect pour son être et ce qu'il est, on se disait que ça n’était pas bon pour lui et ne lui correspondait pas. Beaucoup de gens s’inquiètent de sa socialisation, mais on côtoie beaucoup de gens qui font également l'instruction en famille. On côtoie des gens qui ont une autre manière de voir le respect de l’enfant. On a aussi inscrit notre fils dans diverses activités.

" Arrêtons de vouloir instruire les enfants en leur bourrant le crâne "

Nous avons une épée de Damoclès au-dessus de la tête avec cette obligation de scolarisation des enfants à partir de 3 ans. J’ai choisi de revenir en France, entre autres, pour sa liberté de penser et d'être. Je suis assez étonné que l'on veuille obliger les enfants à aller à l'école. Je trouve ça très violent. C’est inconcevable pour moi. On a sauté sur la liste des pays dans lesquels l'instruction était encore libre en se disant que si la loi passait, on partira. Changer de pays ne me poserait pas de problème.

Ma scolarité a été normale sur le papier, mais tumultueuse parce que qu’elle ne m’était pas du tout adaptée, comme beaucoup d'individus. Je pense qu’on esquinte des êtres qui ne sont pas malléables. Laissons nos enfants être ce qu'ils sont dans leur nature. J’ai foi en l'homme et en l’humanité. Je pense que c'est important de respecter les enfants. En laissant nos enfants libres d'être ce qu'ils sont et en les observant, on peut tirer de grandes leçons. Je vais faire confiance à mes enfants en les laissant s'éveiller vers ce qui les intéresse et en essayant de nourrir leurs curiosités.

 

Laissons les enfants tranquilles. Si quelque chose ne les intéresse pas, ça ne sert à rien de les embêter avec ça. Le jour où il sera curieux de quelque chose, il s’y intéressera. C’est peut-être un peu utopiste, mais je pense qu'il peut y avoir un équilibre entre tous les individus si chacun va là où bon lui semble. On est capable de tellement, on est une espèce tellement évoluée. Alors, faisons nous confiance et faisons confiance à nos enfants. Arrêtons de vouloir les instruire en leur bourrant le crâne. Expliquer certaines choses à des gens qui ne présentent pas d'intérêt, c’est les éloigner de leur chemin."