Son fils est blessant sous couvert d’humour : "On dirait qu’il y prend un malin plaisir"

  • Copié
Léa Beaudufe-Hamelin
Sous couvert d’humour, le fils d’Hélène lui tient des propos blessants. Hélène raconte avoir essayé de lui dire que ça la peinait, mais il continue. Au micro d’Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Hélène dit ne plus reconnaître son fils depuis sa réussite professionnelle et sa séparation.
TÉMOIGNAGE

Le fils d’Hélène lui tient des propos qui la heurtent et fait passer ça pour de l’humour. Elle raconte qu’il lui dit qu’il n’ira pas lui rendre visite si elle va à l’hôpital et qu’il n’assistera pas à son enterrement. Selon Hélène, cela dure depuis qu’il a réussi professionnellement et qu’il s’est séparé de son ex-femme. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Hélène demande conseil à Olivier Delacroix pour faire comprendre à son fils que ses propos la blessent.

"Mon fils a 44 ans. Ça fait quelques années qu’il me parle durement. Il a un humour que je ne supporte plus. Son humour, c'est de me rabaisser. Il m'appelle très rarement, mais quand il m’appelle, il me dit de sortir comme ça j’attraperai le Covid-19 et il touchera l'héritage. Si je fais un repas, il dit à ma petite-fille que je suis nulle et que ce n’est pas moi qui l’ai fait, alors que je cuisine. 

Si j'oublie quelque chose, il dit que j’ai la maladie d’Alzheimer, que je deviens gâteuse. Comme mon père l’a eue, c’est quelque chose qui me fait peur. Il dit qu’il nous mettra bientôt, son beau-père et moi, dans une maison de retraite, parce que c'est là qu’est notre place. C'est récurrent. Je n’ai jamais un mot gentil, de l'affection ou de la tendresse. J’ai beau lui dire que ça me pèse, que ça me fait mal, que ça me rend malade, ça le fait rire. 

" Je ne le reconnais plus "

Il n’a pas de frères et sœurs. Je n’ai qu’un seul fils. Jusqu’à ce qu’il parte de la maison, c’était un garçon très humble. On ne l’a pas élevé comme ça, mais il a bien changé. Je ne le reconnais plus. Pour moi, son caractère actuel, c'est n'est pas lui. C'était quelqu'un de très sociable, qui aimait tout le monde, qui ne faisait pas de distinction entre les personnes qu’il rencontrait. Il était très sympathique, très avenant. Je ne le reconnais pas. 

Il est entré dans le monde du travail et a gravi les échelons pour arriver là où il est. Il est cadre dans une entreprise qui fabrique des voitures électriques. Il est en-dessous du directeur. Il a donc un poste important. Il gagne très bien sa vie. Maintenant, il méprise tout le monde. Tous ceux qui ne sont pas de son niveau, ce sont des gens qui ne valent rien. Il est séparé de sa femme. Cette prétention est arrivée après sa séparation et sa montée sociale. 

" Pourquoi me dit-il tout ça ? Pour me torturer ? "

J’ai l'impression qu'il me prend pour une idiote. Si je lui demande de m'expliquer quelque chose que je n'ai pas compris, il me dit que de toute façon je ne comprends rien. Quand mes parents ne comprenaient pas quelque chose, je leur expliquais. Quand ma mère est décédée, il m’a dit : ‘Ne crois pas que je ferai ce que tu as fait pour mamie. Si tu vas à l'hôpital, je ne viendrai pas te voir. Quand tu seras morte, je ne serai pas là pour la fermeture du cercueil.’ Ça me fait mal. 

Pourquoi me dit-il tout ça ? Pour me torturer ? Il sait que je suis sensible et que ce sont des choses qui me touchent. Il pourrait très bien le penser et ne pas me le dire. Je ne sais plus quoi faire pour que ça cesse. Je lui ai expliqué que si lui disait les choses avec humour, moi je ne le recevais pas de la même manière. Il a réagi en disant que je n’avais pas d’humour. Je lui ai dit que ça me faisait du mal et il continue. On dirait qu’il y prend un malin plaisir.

Il gagne bien sa vie. Il est incapable de nous apporter un cadeau quand il vient nous voir. Pour Noël, il ne vient pas chez nous. Je ne sais pas ce qu’il fait pour Noël, je ne sais rien de sa vie. Je n’ai jamais été invitée chez lui. Quand il était enfant, je ne cédais pas à tout, mais à beaucoup de choses. Même encore maintenant, je ne le vois que très peu, mais il m’apporte des vêtements à recoudre et je ne dis pas non. J’ai l’impression qu’il me prend pour le larbin de service. Pour lui, c’est normal, tout lui est dû. 

Ça me fait peur, parce que je n’ai plus de famille. Je n’ai plus que lui. Je me dis que s’il nous arrive quoi que ce soit quand on sera vieux, il ne faudra pas compter sur lui. Les années passent et je suis de plus en plus mal. Je suis fatiguée de tout ça. J'ai l'impression que je me heurte à un mur. Il n'écoute pas, il ne prend pas en considération ma souffrance. On le voit peut-être deux fois par an. Si on veut le voir, il faut se plier à ses exigences. Je le tolère, parce que j’ai peur de ne plus jamais le revoir. "