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Yasmina Kattou (envoyée spéciale à Gardanne)//Crédits photo : VALENTIN BELLEVILLE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
En France, 21 départements sont toujours dépourvus d’unités de soins palliatifs. Alors qu'Emmanuel Macron s'est positionné pour une "aide à mourir" qui doit permettre à certains patients, selon des "conditions strictes", de recevoir une "substance létale", Europe 1 s'est rendue à Gardanne au sein de la structure La Maison qui accueille et prend soin des personnes en fin de vie.

Après de longs mois de réflexion et plusieurs reports, Emmanuel Macron a dévoilé dimanche son "modèle français de la fin de vie" : une "aide à mourir" qui doit permettre à certains patients, selon des "conditions strictes", de recevoir une "substance létale". Dans un entretien publié par La Croix et Libération, le chef de l'État affirme que le projet de loi du gouvernement sera présenté en avril en Conseil des ministres pour un examen en première lecture à l'Assemblée nationale en mai, avant les élections européennes de juin.

Le texte inclura également des mesures pour renforcer les soins palliatifs, mais 21 départements en sont toujours dépourvus. Alors que deux tiers des Français n'ont pas accès à ces soins de fin de vie, des structures comme La Maison ont vu le jour depuis 30 ans. À Gardanne, près d'Aix-en-Provence, ce lieu hors du temps célèbre la vie quand la mort est toute proche. 

Vivre avec la lumière du jour

Derrière les murs couleur ocre de la villa, pas de blouse blanche ni de numéro sur les portes des 24 chambres de La Maison, toutes construites autour d'un patio à l'ombre des palmiers, comme dans un riad marocain. C'est un souhait de Jean-Marc La Piana, fondateur de La Maison : "Ce qui était important pour nous est de vivre avec la lumière du jour et pas avec les néons", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Au milieu du patio, une petite fontaine trône : "Ça apaise. La nuit, c'est quelque chose qui est très apprécié", détaille-t-il.

"Profiter de ce qui reste à vivre"

À quelques pas du patio, un salon avec canapé et cheminée, un cocon où les résidents peuvent lire, écouter leur musique préférée ou câliner Brooklyn, le chat de la résidence. La Maison est un lieu de soins, mais surtout un lieu de vie où les derniers jours sont plus doux pour les malades et leurs proches. 

"Ma mère qui souffre d'un cancer en phase terminale avait peur d'être dans l'état où elle est aujourd'hui. Elle avait même envisagé d'aller en Suisse. Quand je la vois ce matin, elle est apaisée donc elle ne parle plus de ça. Elle est tranquille", explique un homme dont la mère est résidente à La Maison.

"Là par exemple, Mamie va avoir un bain et je sais que ça va lui faire très plaisir avec le petit filet de vie qui lui reste. Ici, on profite de ce qui reste à vivre, pour que ce soit le plus beau possible", conclut une autre proche d'une membre de la La Maison.