SNCF : Martinez accuse le gouvernement de "choisir l'affrontement" avec les cheminots

Philippe Martinez (photo) avait demandé à être reçu "rapidement" pour évoquer le rapport élaboré par la CGT.
Philippe Martinez (photo) avait demandé à être reçu "rapidement" pour évoquer le rapport élaboré par la CGT. © AFP
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avec AFP , modifié à
Reçu mardi soir à Matignon, le secrétaire général de la CGT a estimé que le gouvernement aurait "la responsabilité totale" d'un conflit à la SNCF s'il refusait de revoir ses positions. 

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a accusé le gouvernement de "choisir l'affrontement" avec les cheminots, estimant qu'il aurait "la responsabilité totale" d'un conflit à la SNCF s'il refusait de revoir ses positions et son calendrier, après avoir été reçu mardi à Matignon.

La CGT, premier syndicat de l'entreprise ferroviaire, a remis mardi au Premier ministre Édouard Philippe son propre rapport sur la SNCF, un contre-projet destiné à "réorienter les décisions du gouvernement". "Sans surprise le Premier ministre considère notre projet légitime (...) mais il considère qu'il n'a pas à changer sa méthode, c'est-à-dire qu'on discute d'un côté et qu'on avance de l'autre", a regretté Philippe Martinez devant les journalistes.

La "responsabilité du gouvernement". "Face à un gouvernement qui ne veut pas écouter,(...) je ne vois pas comment on pourrait échapper à ce que les cheminots réagissent", a-t-il dit. "S'il y a un conflit, il sera de la responsabilité totale du gouvernement par son refus de revoir ses positions, en tout cas de revoir l'échéancier qu'il s'est fixé et sur lequel il ne veut pas bouger", a insisté Philippe Martinez, regrettant que l'exécutif "préfère choisir l'affrontement avec les salariés de la SNCF".

Première démonstration de force : jeudi 22 mars. L'entretien s'est tenu à la veille de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances pour lancer sa réforme. Celle-ci prévoit notamment la suppression du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés, une "ligne rouge" aux yeux des syndicats. Ces derniers diront jeudi, après une réunion en intersyndicale (CGT, Unsa, SUD, CFDT), s'ils lancent une grève et quand. Une première démonstration de force est attendue le 22 mars avec une manifestation nationale à Paris à l'appel des quatre syndicats représentatifs, rejoints par FO.

Une annonce de grève reconductible "probable". Jeudi, après la discussion en intersyndicale, "il est très probable qu'on ressorte avec une annonce de grève reconductible si" mercredi et jeudi le gouvernement et la direction de la SNCF "confirment leur projet", a ajouté de son côté le secrétaire général de la CGT Cheminots, Laurent Brun, qui participait au rendez-vous. La discussion portera dans ce cas "sur les modalités", notamment pour déterminer si "ce sera une grève reconductible par période de 24 heures ou sous une autre forme", a-t-il expliqué.

Lundi, Philippe Martinez avait demandé publiquement à être reçu "rapidement" pour évoquer le rapport de 70 pages élaboré par la CGT, qui détaille les propositions du syndicat pour "un service public SNCF" avec "une entreprise publique unique et intégrée" et dont la dette serait "reprise par l'État dans une structure de défaisance".

Édouard Philippe s'attend à un "débat intense" sur la SNCF

Après avoir reçu pendant une heure le dirigeant de la CGT Philippe Martinez, Édouard Philippe a dit mardi soir s'attendre à un débat "intense" autour de la réforme de la SNCF qui "commence" avec la présentation mercredi du projet de loi autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances. "Le débat commence, et je ne doute pas une seconde qu'il sera intense", a déclaré le Premier ministre lors de sa session hebdomadaire de réponses aux internautes sur Facebook.