Sécurité des JO 2024 : pour Darmanin, il est trop tôt pour dire si l'armée devait être sollicitée

Il y aura-t-il une aide de l'armée pour assurer la sécurité des JO 2024? Gérald Darmanin ne se prononce pas encore.
Il y aura-t-il une aide de l'armée pour assurer la sécurité des JO 2024? Gérald Darmanin ne se prononce pas encore. © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Interrogé dans la nuit de mardi à mercredi au Sénat, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il ne pouvait pas encore dire s'il était nécessaire de recourir en appoint à l'armée pour sécuriser les JO de Paris, l'année prochaine. "Si à la fin des fins, il manque un certain nombre de personnes, nous regarderons ce que nous pourrons faire", a-t-il expliqué devant les sénateurs. 

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ne peut pas dire s'il sera nécessaire de recourir en appoint à l'armée pour sécuriser les JO de Paris et a pointé dans la nuit de mardi à mercredi au Sénat "le problème important" de l'hébergement de l'ensemble des forces de sécurité publiques et privées. Interpellé au cours du débat sur le projet de loi olympique par le sénateur centriste Laurent Lafon sur le fait de savoir "quand le scénario du recours à l'armée sera officiellement annoncé" pour supplanter une insuffisance d'agents de sécurité privée, hypothèse qui circule largement en coulisses depuis plusieurs semaines, Gérald Darmanin a expliqué qu'il faudrait attendre "février ou mars" pour en savoir plus.

"Si à la fin des fins des fins des fins, il manque un certain nombre de personnes, nous regarderons ce que nous pourrons faire. Mais nous pensons qu'un grand pays comme la France est capable de répondre à cet enjeu de sécurité privée", a-t-il assuré. "Au début du mois prochain on en saura plus" car le comité d'organisation des JO (Cojo) va commencer "à dépouiller" les appels d'offres lancés auprès des entreprises. 

 

"Tous les scénarios sont sur la table"

Sur les 22.000 agents nécessaires pour sécuriser les sites de compétition, responsabilité du Cojo, "on en a 11.000 à 12.000 qui répondent aux critères, on a bien avancé". "Il y a aussi le prix que va mettre le Cojo", a-t-il encore dit. Interrogé sur ce sujet à l'occasion d'une conférence de presse mercredi au comité d'organisation des JO, le directeur général du Cojo Etienne Thobois a précisé qu'ils étaient en train de "décortiquer les réponses" du premier appel d'offre (qui porte sur 37% des lots) et de les "partager avec les pouvoirs publics". Il a précisé que "certaines grandes entreprises n'avaient pas répondu".

Une deuxième vague a été lancée, et une troisième le sera ensuite. "Tous les scénarios sont sur la table", a ajouté Etienne Thobois. Devant un scénario de pénurie, la Cour des comptes a récemment rappelé que c'est au Cojo de payer l'Etat si l'armée venait à être mobilisée. Interrogé sur le fait de savoir si cette hypothèse était prévue au budget, Etienne Thobois a répondu "oui".

Des milliers de policiers et de gendarmes à héberger

La répartition des forces de police de sécurité publiques et privées a fait l'objet de la signature d'un protocole de sécurité entre l'Etat et le Cojo, document qui est en cours de réactualisation. Une annexe est prévue pour la question spécifique de la cérémonie d'ouverture sur la Seine. En plus de la crise du Covid, et de conditions de travail et de salaires peu reluisantes, le critère de cinq ans de titre de séjour imposé par la loi sécurité globale de 2021 a tari encore plus le vivier d'agents.

"Cela dépendra des moyens technologiques", comme la possibilité d'utiliser des scanners corporels inclue dans la loi, mais aussi de toutes les forces de sécurité. "Est-ce que Paris aura ses 2.000 agents de police municipale en juillet prochain ?", a lancé le ministre. Par ailleurs, il "va falloir que nous hébergions à Paris et dans sa proche banlieue 35 à 40.000 policiers et gendarmes et quelques milliers d'agents de sécurité privée qui ne seraient pas Parisiens", a-t-il aussi ajouté. La question "où est ce qu'on les logent" est un "premier problème très important sur lequel nous travaillons".