La sécheresse a gagné 93 départements. 1:07
  • Copié
avec AFP , modifié à
Toute la France métropolitaine, à l'exception de Paris, des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis, était placée jeudi en alerte sécheresse à différents niveaux, soit 93 des 96 départements de métropole, a indiqué le ministère de la Transition écologique. Une large majorité des départements au sud d'une ligne allant du Calvados aux Alpes-Maritimes est en crise sécheresse

Toute la France métropolitaine, à l'exception de Paris, des Hauts-de-Seine et de la Seine-Saint-Denis, était placée jeudi en alerte sécheresse à différents niveaux, soit 93 des 96 départements de métropole, a indiqué le ministère de la Transition écologique. "Nous avons ce jour 93 départements concernés par une restriction au-delà de la vigilance, sur au moins une partie du territoire : 9 en alerte, 38 en alerte renforcée et 46 en crise", indique le ministère.

Des restrictions d'eaux variables selon les départements

Une large majorité des départements au sud d'une ligne allant du Calvados aux Alpes-Maritimes est en crise sécheresse. Les autres départements au sud de cette ligne sont en alerte renforcée, sauf les Côtes-d'Armor, en alerte. Depuis mercredi, "on note le passage de la Haute-Vienne et des Hautes-Alpes en crise, les Yvelines sont passées en alerte et la Haute-Loire en alerte renforcée".

Les restrictions d'usage d'eau varient selon le seuil d'alerte, allant de l'interdiction d'arrosage des jardins à certaines heures, à un arrêt des prélèvements non prioritaires, y compris des prélèvements à des fins agricoles. Au niveau de crise, seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés, liés à la santé, la sécurité civile, l'eau potable et la salubrité.

Le mois le plus chaud depuis 1958

La France métropolitaine devrait vivre son mois de juillet le plus sec depuis le début des mesures en 1959, selon Météo-France. Toujours selon Météo-France, qui publie chaque mois des tendances pour les trois mois à venir, "le scénario +plus chaud que la normale+ est le plus probable pour la France" pour la période d'août à octobre, avec une confiance "modérée" dans ce scénario.

"Un scénario 'plus sec que la normale' est le plus probable sur une bonne partie centrale de l'Europe, depuis le quart nord-est de la France jusqu'à la Pologne et l'Ouest de l'Ukraine", mais "aucun scénario ne se dégage sur les autres régions françaises", fait savoir le service de météorologie.

Quels risques pour les agriculteurs ? 

Conséquence de cette sécheresse : les agriculteurs vont voir leurs récoltes être mises en danger. Une situation qui alarme Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) : "L’hiver a été très sec, le printemps a été très chaud et là le nombre de jours à température caniculaire est en train de finir de tuer les prairies, le maïs, et affecte beaucoup la vigne avec des coups de chalumeau sur les grappes de raisin et sur les feuilles. Le risque, c'est une grosse perte pour les agriculteurs", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

Elle redoute que cette sécheresse, couplée à la guerre en Ukraine, fasse grimper les prix des matières premières : "Le risque aussi, c'est que ça s’ajoute aux événements liés à la guerre en Ukraine qui nous impactent avec des hausses des prix des engrains, du carburant, de l’énergie et du gaz. L’appel que je lance aux consommateurs, c'est un geste de solidarité, qu’ils choisissent les fruits français, les produits français, les viandes françaises, pour venir en soutien aux agriculteurs", ajoute-t-elle.