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Anaïs Huet , modifié à
À chaque contrariété, Sarah, 29 ans, sort de ses gonds. À force de voir les gens qu'elle aime s'éloigner, elle a décidé de changer son comportement. Elle témoigne chez Olivier Delacroix lundi.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE

À 29 ans, et à la suite d'une rupture amoureuse, Sarah a commencé à travailler sur elle-même pour que la colère, qui si souvent la submerge, ne lui pourrisse plus la vie et ne précipite plus la fin de ses relations. Elle en a parlé à Olivier Delacroix, lundi, sur Europe 1.

"Quand je suis en colère, il faut que ça sorte. J'ai besoin de montrer mon mécontentement, d'exprimer ce que je ressens, surtout si la situation que je vis va à l'encontre de mes désirs ou de mes attentes.

Quand je suis en colère, j'ai tendance à crier, à me laisser envahir par mes émotions, au point d'en pleurer parfois. Je suis dans une situation où je ne me reconnais plus. J'ai l'impression de sur-réagir. J'aime que les choses aillent dans mon sens, et quand ce n'est pas le cas, ça m'angoisse. J'ai besoin de savoir que je contrôle la situation. Quand les choses vont dans mon sens, ça me rassure et ça me sécurise. Même si j'entends que, parfois, je puisse avoir tort.

>> De 15h à 16h, partagez vos expériences de vie avec Olivier Delacroix sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

Je me rends compte que je n'arrive pas à gérer les contrariétés. Je sais aussi que ma réaction va provoquer un jugement chez la personne qui reçoit ma colère. En revanche, ma colère va s'estomper aussi rapidement qu'elle est arrivée, bien qu'il soit trop tard. La colère dure en moyenne cinq minutes, et après ça retombe, et je suis dans un état calme, où je vais me poser et réfléchir. Après avoir crié, je me sens apaisée. J'ai sorti ce que j'avais sur le cœur.

Entendu sur europe1 :
Mon conjoint ne supportait plus la manière avec laquelle je gérais les contrariétés

Mes proches disent que je sur-réagis, qu'il faut que j'apprenne à relativiser, à dire les choses plus calmement, à faire preuve de plus de sérénité, et à ne pas démarrer au quart de tour. Au début, je sentais que mes proches étaient conciliants. Ils le sont moins aujourd'hui. Je me suis rendu compte qu'à cause de mon comportement, mon entourage prenait davantage de distance, et prenait des gants pour m'annoncer certaines choses. Ils réfléchissaient beaucoup à la manière de communiquer avec moi. Ce n'était plus naturel.

Actuellement, je suis en pleine séparation avec mon conjoint. Il ne supportait plus la manière avec laquelle je gérais les contrariétés, d'autant que je n'arrivais pas réellement à mettre des mots dessus. Je suis exigeante envers moi-même, envers les autres, et je n'ai pas confiance en moi, donc ça n'aide pas. J'ai peur d'être quittée. Quand la colère monte, j'ai toujours ce pressentiment d'être abandonnée ensuite, donc je n'arrive plus à me contrôler et je réagis de cette manière. Si la personne face à moi est calme, la colère va monter d'autant plus facilement. Mon ex-conjoint est très calme. C'est lui qui a pris la décision que l'on devait se séparer. Je le comprends, car je me rends compte que certaines de mes réactions étaient disproportionnées, et qu'elles devaient être usantes au quotidien. Le climat n'était plus serein.

Entendu sur europe1 :
Je me suis rendu compte que je perdais tour à tour les personnes que j'aimais le plus

Cette séparation a été un véritable électrochoc, et j'ai très vite voulu trouver des solutions pour aller mieux. Avant la séparation, je travaillais déjà sur moi. Mais je pensais concrètement que les professionnels allaient faire ce travail pour moi et trouver un 'remède miracle' pour que je puisse aller mieux. Mais au fil des séances, je me suis rendu compte que je perdais tour à tour les personnes que j'aimais le plus. Et là, ça a été un vrai déclic. Je me suis dit que les professionnels étaient des guides, mais que moi seule avais les cartes en main pour évoluer.

Comme je suis impatiente, j'ai multiplié les démarches pour aller mieux très rapidement. J'ai notamment commencé la sophrologie, et ça m'aide beaucoup. Je travaille sur ma respiration pour gérer positivement mes émotions et désamorcer les tensions que je peux avoir en moi. J'ai aussi commencé l'hypnose. Pour moi, c'est très dur de faire tomber les barrières et de lâcher prise. Et c'est vrai que dans une séance d'hypnose, on est placé dans un état de conscience proche de la méditation ou du rêve. On se sent très vite détendu.

Entendu sur europe1 :
Petit à petit, je désactive les blocages intérieurs, et j'apprends à accepter ma colère, à l'exprimer en relativisant

J'ai aussi fait appel à un coach en communication. Avec lui, on part de situations concrètes, du vécu, par le biais de jeux de rôle. On apprend à dire les choses, à ne pas les intérioriser, ce que je ne savais pas faire auparavant. Petit à petit, je désactive les blocages intérieurs, et j'apprends à accepter ma colère, à l'exprimer en relativisant. Je modifie certains mécanismes émotionnels qui étaient ancrés en moi. Ça me permet d'exprimer un mal-être, et de faire passer un message aux personnes qui m'entourent en leur disant : 'Quand quelque chose me frustre ou me chagrine, sache que si je réagis comme ça, c'est qu'il y a une raison profonde. Donc écoute-moi, parle-moi, tout simplement… Ne me laisse pas de côté et cherche à comprendre ce qui m'arrive.'"