Santé : l'Assemblée nationale vote une taxe contre les vins aromatisés

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Les députés ont voté une taxe contre les vins aromatisés de type rosé-pamplemousse. (Photo d'illustration) © pixabay.com / nadinheli22
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avec AFP
Les députés ont adopté une taxe sur les "premix", ou vins aromatisés. Le but : décourager la consommation d'alcool chez les jeunes, cœur de cible de ces mélanges sucrés.

Les "premix", ces mélanges de boissons alcoolisées et non-alcoolisées, sont dans le viseur des députés. L'Assemblée nationale a voté jeudi l'instauration d'une taxe sur ces boissons à base de vins, comme le rosé-pamplemousse par exemple. Objectif : dissuader les jeunes de consommer ces mélanges et prévenir les addictions à l'alcool. Les jeunes sont en effet le cœur de cible de ces produits.

Les vins aromatisés ne seront plus exonérés

Jusqu'ici, les "premix" étaient déjà taxés à hauteur de 11 euros par décilitre d'alcool pur. Mais ceux à base de vin étaient exonérés. L'amendement, porté par la députée La République en marche Audrey Dufeu-Schubert, a été adopté en séance dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Il fixe une taxation intermédiaire de 3 euros par décilitre d'alcool pur pour ces produits souvent utilisés pour écouler des vins de moins bonne qualité en les mélangeant à des sirops. Les produits proposés à l'exportation ne seront pas concernés.

"Un marketing agressif qui vise prioritairement les jeunes"

"Qu'est-ce-que ces premix ? Ce sont des vins aromatisés pop, de type rosé-sucette, rouge-fraise ou blanc-pêche", a expliqué la députée En marche Michèle Peyron à l'Assemblée. Président du groupe parlementaire d'études contre les addictions, elle dénonce : "C'est aussi un marketing agressif qui vise prioritairement les jeunes et les femmes et conditionne des usages qui peuvent conduire à la dépendance. Nous pouvons être fiers de nos grands crus, pas de ces premix dont les trois-quarts sont fabriqués avec du vin étranger."

 

"L'exonération dont bénéficient actuellement des boissons aromatisées à base de vin ne repose sur aucune justification en terme de santé publique", a jugé de son côté la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Danielle Brulebois, députée LREM du Jura, avait elle défendu, sans succès, une taxation plus faible, réduite à 1 euro par décilitre d'alcool. Pour elle, l'amendement voté "va impacter un secteur qui exporte 26% de ses produits et représente 20.000 hectares de vignes et 18.000 emplois".