Salon de l'Agriculture 2023 : les accès sont fermés ce samedi pour raisons de sécurité

Salon de l'Agriculture
Plus aucun visiteur n'est autorisé à pénétrer samedi au Salon de l'agriculture à Paris. © BENJAMIN POLGE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Ce samedi, en raison d'une forte affluence qui rend difficile la circulation dans les allées, plus aucun visiteur n'est autorisé à pénétrer au Salon de l'Agriculture à Paris. L'évènement a donc fermé ses portes deux heures plus tôt que d'habitude afin de "sécuriser" la manifestation parisienne.  

Victime de son succès, le Salon de l'Agriculture à Paris s'est résolu à fermer ses portes samedi vers 16h30, deux heures plus tôt que prévu, pour des raisons de sécurité, la très forte affluence rendant difficile la circulation dans les allées. Une décision relativement rare pour un salon grand public de ce type. Des visiteurs étaient refoulés samedi en fin d'après-midi à l'entrée du parc des expositions de la Porte de Versailles. Le salon, qui a débuté le 25 février, doit rouvrir normalement à 09H00 dimanche pour sa dernière journée. "C'est catastrophique. Depuis 16H30, on n'arrive pas à rentrer. Il n'y a pas un endroit pour se faire rembourser", peste Sami, un Parisien de 38 ans, bloqué à l'extérieur avec sa compagne.

Des messages diffusés dans les haut-parleurs disent de revenir le lendemain. Les organisateurs viennent d'annoncer que plus aucun visiteur ne peut entrer "afin d'assurer la sécurité de toutes et tous". "Il ne s'agit pas d'empêcher mais de sécuriser. Notre salon est une fête populaire qui se doit de rester confortable", ont-ils souligné dans un communiqué.

"À aucun moment, les gens n'ont été agressifs"

Dans les allées, avec sa poussette qui accueille ses jumeaux de deux ans et demi, Yanick Saint-Ange a "roulé sur deux, trois pieds, mais ça va, les gens sont assez cools et respectueux". "Vu que c'est une poussette double, les gens s'écartent assez vite", plaisante-t-il. Lucie Pastor et sa famille forment une troupe de neuf personnes autour des cages de lapins. "Il y a des moments où on n'arrivait pas à avancer", raconte-t-elle, citant les abords de l'enclos de la vache égérie de cette 59 édition, Ovalie, et les stands de restauration. Elle n'a pas pour autant été "inquiète" pour sa sécurité : "A aucun moment, les gens n'ont été agressifs."

Le public, largement familial, est aussi composé de grappes de visiteurs alcoolisés, de plus en plus désinhibés à mesure que les heures de visite s'étirent et que les futs de bière se vident, ont constaté les journalistes de l'AFP sur place. "Un verre entre amis, oui, mais toujours avec modération": le message résonne régulièrement dans les pavillons et, pour faire tomber un peu la tension éthylique, des "désoiffeurs" - des employés chargés de bidons d'eau pour réhydrater les visiteurs - sont mobilisés.

Préserver cette "grande fête populaire" des excès de l'alcool

Au salon, "il y a toujours eu une ambiance festive et beaucoup de jeunes", remarque Alexandre, 33 ans, coincé entre un stand de foie gras et le flux très dense des visiteurs dans une allée, alors que certains, égrillards, entonnent la Marseillaise. Un peu plus loin, un couple de retraités, bousculé, manque de perdre l'équilibre. "Pour la sécurité, ça ne va pas du tout", s'agace Alfred Josèphe. "On a pu visiter partout mais c'est difficile, on a été bloqués" par endroits. En milieu de semaine, Arnaud Lemoine, directeur du Centre national des expositions et concours agricoles (Ceneca), propriétaire du Salon, avait appelé à préserver cette "grande fête populaire" des excès de l'alcool.

"Ce salon est une fête populaire, familiale, et doit le rester. On n'est pas un festival", avait-il souligné auprès de l'AFP. Le record d'affluence remonte à 2014, avec plus de 700.000 visiteurs sur toute la durée du salon. Ils étaient environ 500.000 l'année dernière, pour la première édition depuis la pandémie de Covid-19.

Pour les retrouver dans la foule, l'étudiante vétérinaire Pauline Gehin a fourni à toutes ses amies des bobs tachetés ("comme une prim'holstein !"). "Il y a beaucoup trop de gens, on n'en profite pas des masses", remarque-t-elle, gobelet de bière à la main. "On n'a pas pu voir tout ce qu'on voulait. On aurait bien aimé plus de proximité avec les éleveurs mais c'est compliqué", regrette aussi Alexandre Torrent. Il s'attendait à une forte affluence en ce samedi. Malgré tout, "c'est frustrant de pas voir ce qu'on préfère", dit ce jeune Normand, la vingtaine et issu du monde agricole. "On reviendra l'année prochaine, on verra bien!", relativise celui qui dit n'avoir manqué quasiment aucune édition depuis ses cinq ans.