Sa petite-fille souffre d’anorexie mentale : "Elle pèse 40 kilos"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Jacqueline s’inquiète pour sa petite-fille, âgée de 24 ans, qui souffre d’anorexie mentale. Elle a le sentiment que cette dernière l’évite depuis qu’elle est malade. Au micro de Sabine Marin, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Jacqueline essaye de comprendre les raisons du trouble dont souffre sa petite-fille.
TÉMOIGNAGE

La petite-fille de Jacqueline est âgée de 24 ans et est atteinte d’anorexie mentale. Cette dernière essaye de comprendre les raisons du trouble dont souffre sa petite-fille. Elle évoque notamment la perte de son grand-père et surtout une rupture amoureuse difficile. Jacqueline s’inquiète pour sa petite-fille et a le sentiment qu'elle l’évite. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Jacqueline se confie à Sabine Marin.

"Ma petite-fille a 24 ans. Elle souffre d'anorexie mentale. Elle a eu pas mal de problèmes qui l’ont menée à ça. J'ai 82 ans. J'ai perdu mon mari, c'était son grand père auquel elle était très attachée. Son petit copain a rompu. Puis, il y a eu le confinement. Ma fille a divorcé depuis longtemps. Ma petite-fille a toujours vécu chez sa mère, mais elle a de bons liens avec son papa. Sa belle-mère a quitté son papa. Elle attaquait sa sixième année de pharmacie en stage dans un grand laboratoire. Elle s'est aperçue que l’option qu'elle avait choisie ne lui plaisait pas. C'est un tout. 

" Elle a perdu confiance en elle "

Elle s'est d’abord mise à faire beaucoup de sport. On a pensé que son ex-petit-ami lui avait peut-être reproché de ne pas faire assez de sport, parce que c’est un grand sportif. Puis, elle mangeait moins de choses grasses. Finalement, elle s'est mise à décompenser. On a découvert qu'elle était mal. Ma fille l'a emmenée chez une psychologue qui a tout de suite compris le problème et a dit que ça relevait du domaine de la psychiatrie. Elle est suivie par un établissement en hospitalisation de jour parce qu'elle n'a pas voulu être hospitalisée.

Le médecin voulait l'hospitaliser, parce qu'elle est très maigre. Elle pèse 40 kilos. Elle ne maigrit pas, mais elle ne grossit pas non plus. On nous dit que c'est très long à remontrer. Elle est suivie par un psychiatre et par une nutritionniste. Ma fille va aussi l’emmener chez une hypnothérapeute. On nous a dit que l’hypnose pouvait apporter un plus. Elle a perdu confiance en elle. Elle porte sur le visage toute la misère du monde. Elle est triste. J'ai une amie qui a 65 ans et qui a souffert de boulimie. Elle me donne des explications, parce que je n'arrive pas à comprendre le raisonnement de ma petite-fille. On n'a pas les clés. 

Ma fille est très patiente. Elle a la chance, dans le malheur de ce confinement, de faire du télétravail. Donc ma petite-fille est avec sa mère. Le médecin l’a arrêtée jusqu'à la fin de l'année. Il faut absolument qu’elle se repose. Elle a vraiment régressé. On dirait un bébé. Quand elle était avec son petit copain, elle n’arrêtait pas de bouger, elle était très active. Elle ne quitte pas sa mère. Actuellement, il y a le confinement, mais je trouve qu'elle m'évite. Je ne lui en veux pas, je pense que c'est pour se protéger.

Elle a dit à sa mère que son petit-ami lui disait qu’elle n’avait pas de projets dans la vie. Lui voulait faire le tour du monde, elle faire ses études. Il la rabaissait. Ce qui l’a beaucoup déçue, c’est que ce garçon a rompu parce qu'il avait rencontré quelqu'un d'autre. Je me dis qu’elle pourrait rencontrer quelqu'un parce qu'elle est en contact avec des amis. Mais ma fille me dit que ce n’est pas son idée. Pour le moment, elle recule. Les seuls petits progrès qu'elle fait, c’est au niveau de la nourriture. Ma fille passe des contrats avec elle. L’autre jour, c’était manger une papillote. Voilà où on en est."