Robin Reda, président de la mission parlementaire sur le cannabis : "C'est de loin la première entreprise de France"

Le député de droite Robin Reba est le président de la mission d'information parlementaire sur le cannabis.
Le député de droite Robin Reba est le président de la mission d'information parlementaire sur le cannabis.
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Antoine Cuny-Le Callet
Face à l'échec de la politique répressive menée en France, une mission parlementaire se donne pour objectif d'éclairer le débat public sur le cannabis. Invité jeudi sur Europe 1, le député Robin Reda affirme que le statu quo sur la question est intenable.
INTERVIEW

Dresser un état des lieux des enjeux sanitaires, sécuritaires et économiques, c'est l'objectif de la mission d'information parlementaire sur le cannabis nouvellement créée. Le député de droite de l'Essonne Robin Reda, affirme jeudi au micro d'Europe 1 vouloir dépassionner le débat sur la consommation de chanvre. 

"Le statu quo en la matière n'est plus possible, déclare le président de la mission parlementaire. La France est le pays qui à la législation la plus dure en matière d'usage des stupéfiants et l'application judiciaire la plus molle." Soulignant l'échec de la politique répressive, tant en matière sécuritaire que de santé publique, Robin Reda rappelle également que la France est le pays européen où la consommation est la plus forte chez les jeunes. "La loi n'est pas respectée. Le cannabis n'est pas légal en France mais c'est pire: il est banal."

Coût faramineux de la lutte contre le trafic

Robin Reda évoque le poids de l'économie parallèle du cannabis et les deux milliards qu'elle générerait. "Le cannabis fait vivre plus de 200.000 personnes dans notre pays, c'est plus par exemple que le nombre de cheminots à la SNCF. C'est de loin la première entreprise de France."

Dans le même temps, il souligne le coût faramineux de la lutte contre le trafic et la consommation. "Est-ce que l'on veut aller vers une évolution laxiste de la réglementation où cet argent continuerait à échapper à l'état français ? Ou alors est ce qu'on veut une évolution de la législation qui permettra de mieux protéger les mineurs et de mieux faire respecter l'interdit de la consommation de drogue ?"

Pas question d'envisager une légalisation

Les parlementaires devraient travailler "au moins un an" pour renseigner sur les usages récréatifs, thérapeutiques et industriels du cannabis. Pas question donc d'envisager sa légalisation ou sa dépénalisation. Au contraire, Robin Reda, prenant le système hollandais comme contre-modèle, qualifie la légalisation d'"hypocrite". "Je ne suis pas favorable à la légalisation [et à] envoyer un message qui laisserait penser que le cannabis n'est pas dangereux."