Rixe mortelle en Isère : 15 ans de réclusion criminelle pour les deux frères

Yanis et Younès El Habib ont été condamnés vendredi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Isère.
Yanis et Younès El Habib ont été condamnés vendredi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Isère. © AFP
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avec AFP , modifié à
En 2018, Adrien Perez avait été tué à al sortie d'une boîte de nuit près de Grenoble. Dans cette affaire, deux frères ont été condamnés vendredi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Isère pour des coups mortels aggravés. La cour et le jury ne les ont pas jugés coupables d'homicide volontaire.

Yanis et Younès El Habib ont été condamnés vendredi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Isère pour avoir involontairement tué Adrien Perez à la sortie d'une boîte de nuit en 2018 près de Grenoble. A l'issue de près de 10 heures de délibéré, la cour et le jury n'ont pas jugé les deux frères de 22 et 23 ans coupables d'homicide volontaire, mais de coups mortels aggravés. L'avocat général Jacques Dallest, qui avait demandé 20 ans de réclusion pour "ce meurtre sauvage, gratuit, stupide", n'a donc été que partiellement suivi dans ses réquisitions.

Les parents d'Adrien avaient écrit à Emmanuel Macron

La mort d'Adrien Perez, tué par un coup de couteau au thorax lors de cette rixe, avait provoqué à l'été 2018 une vive émotion en Isère et au-delà. Ses parents, partie civile au procès, avaient écrit au président Emmanuel Macron pour dire leur "révolte" contre la "violence aveugle et endémique" qui rongeait, d'après eux, la jeunesse en France. L'audience, débutée le 21 juin, a mis en évidence ce que l'accusation a décrit comme une "scène de guerre", captée par une caméra et projetée des dizaines de fois dans la salle des assises.

Cette rixe avait suivi une "altercation stupide" - dixit l'avocat général- entre un ami d'Adrien Perez et Yanis El Habib à propos d'une fille, qui avait laissé ce dernier "humilié". Yanis, le cadet, avait alors poursuivi un groupe devant la discothèque avant de déclencher la rixe qui dure 40 secondes. Dans ce "moment de sauvagerie pure", Jacques Dallest est convaincu d'une chose : "Younes et Yanis portaient tous les deux un objet tranchant dont ils se sont servis pendant la bagarre," touchant mortellement Adrien Perez et blessant grièvement l'un de ses amis.

"Le coup mortel n'était pas le sien"

Une lecture rejetée par la défense de Yanis : "Le coup mortel n'était pas le sien" car il n'avait pas de lame, a plaidé jeudi Me Julien Charle, s'employant, aux côtés de sa consoeur Léa Forest, à démonter point par point les charges portées par l'accusation. Pour eux, l'intention de tuer n'était pas présente, et la cour d'assises les a suivis. Comme Guillaume Fort, avocat de Younes, Me Julien Charle avait rappelé jeudi le bon comportement de son client en prison et l'absence de craintes des experts face au risque de récidive pour demander une peine de prison amoindrie.

Un ami des frères intervenu brièvement dans la bagarre a également été condamné à deux ans de prison avec sursis pour violences volontaires aggravées.