Ca y est, cette commune française est (enfin) reliée à l'eau potable !

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Lionel Gougelot, édité par Cédric Chasseur , modifié à

Sains-lès-Marquion (Pas-de-Calais) est l’une des toutes dernières communes françaises à ne pas être relié à l’eau potable. Chaque foyer possède sa propre station de pompage en sous-sol. Une époque bientôt révolue en raison de la dégradation de la qualité de l'eau dans les nappes phréatiques. 

Sains-lès-Marquion va découvrir l'eau potable. Des travaux sont en cours dans cette commune du Pas-de-Calais, l'une des dernières en France à ne pas être relier à l'eau courante, afin de permettre aux habitants de ne plus avoir recours à des méthodes archaïques pour boire, faire sa vaisselle, ou prendre une douche. Car depuis des décennies, c'est un système de pompe qui permet aux Sainsoises et aux Sansois d'être alimentés en eau.

Il faut descendre dans la cave de Josette, 71 ans, pour voir la pompe qui alimente sa maison en eau. Cela fait des décennies que cette habitante de Sains-lès-Marquion dans le Pas-de-Calais vit avec ce système de filtrage. "L'eau vient de la nappe phréatique"à plusieurs mètres de profondeurs, explique la septuagénaire. Elle avoue n'avoir eu aucun problème de santé. "L'eau est bonne, moi je la bois."Mais comme les 350 habitants de ce village de la campagne du Cambrésis, Josette devra se résoudre à mettre de côté ce forage, qui fera bientôt parti de l'histoire ancienne. Elle se raccordera bientôt au futur réseau d'eau potable. "C'est à cause de la pompe, j'en ai marre" avoue la Sainsoise. "Quand la pompe est en panne, il n'y a plus d'eau, même pour les toilettes, ce n'est pas normal", fustige Josette. "On est quand même au 21e siècle."

 

Si le maire a engagé ces travaux pour le raccordement au réseau, c'est parce que les pollutions et les sécheresses ont dégradé la qualité de l'eau en sous-sol. L'investissement, supporté par le syndicat intercommunal, coûtera un millions d'euros, soit plus de la moitié du budget communal. "On va payer mais on sait ce que l'on va donner à nos enfants", justifie Guy de Saint-Aubert, maire depuis 1995, qui joue la carte de la prévention. "Il ne faudrait pas qu'il arrive quelque chose et qu'on ne l'aie pas vu venir." L'édile reconnait que l'eau "est dégradé". "J'aurais préféré dire qu'il n'y a pas de problème, que l'eau est bonne pour des générations. Mais ce n'est pas le cas."  Malgré tout, les habitants récalcitrants pourront conserver leur forage individuel, un système qui fournit de l'eau sans contrôle, mais aussi sans facture.