Retraites : une centaine de plaintes déposées à Paris pour des «arrestations arbitraires»

"Une centaine de plaintes" ont été déposées à Paris vendredi pour dénoncer des "arrestations et détentions arbitraires".
"Une centaine de plaintes" ont été déposées à Paris vendredi pour dénoncer des "arrestations et détentions arbitraires". © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP , modifié à
Depuis le 16 mars 2023, les manifestations contre la réforme des retraites, ont donné lieu à des centaines d'arrestations. Un collectif d'une vingtaine d'avocats dénonce des interpellations sans objet qui ne donnent lieu à aucune poursuite. 

"Une centaine de plaintes" ont été déposées à Paris vendredi pour dénoncer des "arrestations et détentions arbitraires" dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, a annoncé un collectif d'avocats lors d'une conférence de presse. Pour la vingtaine d'avocats, représentés notamment par maîtres Coline Bouillon, Ainoha Pascual, Raphaël Kempf, Alexis Baudelin qui se sont exprimés pendant la conférence de presse, ces nombreuses interpellations et détentions ces dernières semaines sont sans objet et visent "à casser le mouvement social".

 

Des privations de liberté en grande partie arbitraires

Selon maître Raphaël Kempf, les plaintes ont été déposées vendredi matin auprès du tribunal judiciaire de Paris contre les privations de liberté en grande partie "arbitraires", d'après lui, surtout au vu du faible taux de poursuites qui s'en sont suivies. D'après maître Alice Becker, les procédures dans la capitale feraient en effet l'objet de "75% de classement sans suite" de la part du parquet de Paris.

Les plaintes mettent en cause les forces de l'ordre et la justice et se basent sur trois infractions : atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique, non-intervention pour l’arrêt d’une privation de liberté illégale et entrave à la liberté de manifester. Comme ses confrères, maître Coline Bouillon a dénoncé des "gardes-à-vue sanctions". Maître Ainoha Pascual a aussi critiqué "la violence qui a lieu pendant ces interpellations et en parallèle", qui selon elle fera l'objet de plaintes distinctes "dans les jours à venir". "Nous sommes soutenus par bon nombre d'institutions, par la Défenseure des droits notamment qui ne cesse d'alerter sur ces interpellations abusives, sur la disproportion des moyens mis en place par la police et le parquet dans cette mobilisation pour dissuader les gens de revenir en manifestation.

Une "répression policière"

Dans une démocratie, ce n'est pas acceptable", a affirmé maître Alexis Baudelin. Depuis plusieurs semaines, des organisations telles que la Ligue des droits de l'homme (LDH), le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), le Syndicat des avocats de France (SAF, classé à gauche), mais aussi les partis politiques de gauche, critiquent une "répression policière". Certaines de ces organisations ont déposé différents recours contre des interpellations "préventives", des interdictions de rassembles nocturnes. Claire Hédon, la Défenseure des droits, a "alerté sur les conséquences d'interpellations qui seraient préventives" et sur des "manquements déontologiques dans le maintien de l'ordre".