De nombreux enfants atteints d'un handicap mental ne sont pas scolarisés. 1:32
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Albane Leprince, édité par Ophélie Artaud
Le constat est alarmant. S'il est impossible de déterminer exactement le nombre d'élèves en situation de handicap intellectuel ou cognitif, l'Unapei en suit 8.000, et parmi eux, 18% ne sont pas scolarisés. En cause : le manque d'enseignants spécialisés au sein d'instituts médicoéducatifs ou les établissements scolaires, qui refusent ces enfants.

La rentrée scolaire approche à grands pas et elle pourrait être encore compliquée pour les élèves qui souffrent de handicaps intellectuels ou cognitifs. Combien sont-ils en France ? Nul ne le sait. Aucun recensement précis n'a jamais été mené. L'Unapei, l'Union nationale des parents de personnes handicapées mentales, suit 8.000 de ces enfants. Et le constat est alarmant, la plupart d'entre eux sont pour le moment purement et simplement privés d'école.

"Des établissements scolaires refusent de scolariser ces élèves"

À peine plus d'un quart de ces élèves handicapés ont seulement 12 heures de cours par semaine. 18 % ne voient même jamais un professeur. Pour Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l'Unapei, les raisons sont multiples. "Il y a un manque d'enseignants spécialisés au sein des instituts médicoéducatifs, d'autres sont en attente d'un dispositif partagé et pour certains, ils n'y ont pas accès. Vous avez des établissements scolaires qui refusent de scolariser ces élèves-là."

Malgré tout, le nombre d'enfants handicapés scolarisés est en constante hausse. Cette année, 430.000 iront à l'école, selon le gouvernement, trois fois plus qu'il y a 15 ans. C'est mieux, mais il faut aller plus loin, estime Daniel Langlois, présidente d'Autisme France. "C'est vrai qu'il y a eu des progrès en maternelle. Mais une fois qu'on a dépassé ce stade, il n'y a quasiment plus rien. Et donc beaucoup d'enfants se retrouvent en très grande difficulté. Si certains sont scolarisés deux ou trois heures par semaine, d'autres ne le sont pas du tout."

Et avant d'obtenir une solution satisfaisante, beaucoup de parents sont obligés de faire l'école à la maison en attendant, parfois durant des années, de trouver une place en institut médicoéducatif.