Quand le travail des agents territoriaux de Rennes devient insoutenable à cause des trafiquants 1:32
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Sandrine Prioul (correspondante à Rennes) / Crédits photo : NICOLAS TUCAT / AFP , modifié à
À l'instar des nombreuses opérations "place nette" menées ces dernières semaines sur l'ensemble du territoire, la police a multiplié les actions dans le quartier Le Blosne de la ville de Rennes. La situation y est devenue très préoccupante, alors que plusieurs agents territoriaux ont été agressés dans ce secteur. Ces derniers attendent désormais des décisions fortes.  

Ils se plaignent des conditions de travail devenues intenables à cause du trafic de drogue qui gangrène un quartier autrefois plus apaisé. Que ce soient des agents territoriaux, des jardiniers ou encore des personnes en charge de la propreté, tous ont été agressés à plusieurs reprises par des trafiquants issus des gangs d'un quartier sud de la ville Rennes, et ce, au point de ne plus être tranquille pour exercer leur activité.

Ces agents territoriaux, soutenus par leurs 7.000 collègues de la métropole rennaise, appellent donc à un débrayage la semaine prochaine. D'ici là, ils seront reçus ce jeudi par leur direction RH de Rennes métropole pour trouver des solutions. 

"Des munitions ont été retrouvées"

"On est victime de cette dérive mafieuse." Il y a peu, les agents de propreté et les jardiniers cohabitaient encore avec les dealers locaux, explique Stéphane Morandeau pour Sud solidaires, mais aujourd’hui, ils ne sont même plus sûrs d’exercer leur mission de service public sans danger.

"Les points de deal sont à la prise de Parisiens et de groupe marseillais, ce qui crée toute une tension", détaille-t-il. "Il suffit d'un coup de débroussailleuse près d'un arbuste ou autre où étaient cachés des stupéfiants, si ces derniers ont été abîmés, ils vont venir filmer les agents et diffuser les images sur différents réseaux sociaux, ça devient craignos. Des munitions ont été retrouvées, des armes..."

Travailler en binôme

Laurent Cairon de la CGT demande donc à sa direction de prendre conscience de l’urgence. "Ces agents sont là pour travailler au mieux. Ils ont souvent été considérés en première ligne lors de la pandémie, mais là, ils sont en première ligne de cette fracture sociale. On n'en sort pas. Et cette dérive de trafic, c'est un autre monde," regrette-t-il.

Il faudrait donc proposer à ces agents une prime d’attractivité, mais surtout le moyen de travailler en binôme, car il en va de la sécurité des agents, affirment ces délégués du personnel.