Regain de fréquentation à Lourdes : "Notre société française est plus que jamais en quête de repères"

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Romain David , modifié à
Pour le porte-parole de la Conférence des évêques de France, interrogé jeudi sur Europe 1, un besoin de spiritualité dans une société marquée par les bouleversements explique la hausse inattendue de la fréquentation des pèlerins à Lourdes.
INTERVIEW

Après dix ans de baisse, le pèlerinage de Lourdes enregistre cette année un regain inattendu de ferveur. Plus de 25.000 personnes sont ainsi attendues dans le sanctuaire des Hautes-Pyrénées à l'occasion de la semaine de l'Assomption, soit une hausse de la fréquentation de près de 15% par rapport à 2018.

"Je pense que notre société française, mais internationale aussi, est plus que jamais en quête de repères avec les perturbations et nouveautés qui peuvent apporter de la richesse mais dont on ne sait pas forcément toujours trouver le sens", relève jeudi au micro de Sébastien Krebs, sur Europe 1, le père Thierry Magnin, porte-parole de la Conférence des évêques de France.

Lourdes, "un lieu de prière, d'accompagnement des malades"

"Il y un retour vers une quête spirituelle", observe encore ce responsable religieux. "Elle n'est pas toujours à l'intérieur des institutions, mais à Lourdes, des gens de tous les horizons, sociaux, politiques, viennent et trouvent dans des ressources un lieu de prière, d'accompagnement des malades."

Thierry Magnin tient également à souligner la grande popularité de la figure de la Vierge Marie chez les croyants. "Marie est priée dans le monde entier, c'est une mère, une maman. On n'a pas peur de s'en approcher. Au contraire, je pense que l'on a besoin de cette protection-là pour trouver le sens de sa vie", explique-t-il.

PMA : "le rôle de l'Église est d'indiquer des repères"

Alors que l'actualité sociale risque d'être marquée à la rentrée par les débats autour du projet de loi de bioéthique, qui prévoit notamment d'ouvrir la PMA à toutes les femmes, le porte-parole de la Conférence des évêques de France estime que l'Église devra servir de boussole. "Le rôle de l'Église est d'indiquer des repères, de proposer un questionnement qui nous fasse sortir d'une forme d'anesthésie éthique", soutient-il. "Je crois beaucoup à l'évolution grâce aux sciences et aux techniques, mais il faut mesurer l'ensemble des conséquences de cette évolution-là", avertit le prêtre.