Réforme du collège : "les passages 'jargonnants' seront corrigés"

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INTERVIEW E1 - Le président du Conseil supérieur des programmes a répondu aux critiques sur la réforme du collège.
INTERVIEW

Son visage et son nom sont peu connus du grand public. Pourtant, Michel Lussault est à la tête du Conseil supérieur des programmes, autorité indépendante chargée de réécrire tous les programmes de l'école et du collège. Invité d'Europe 1 jeudi matin, cet ancien président d'université a répondu aux critiques qui fusent de toutes parts sur la réforme du collège.

Un mea-culpa sur le "jargon". Les détracteurs de la réforme dénoncent notamment le jargon employé par le Conseil supérieur des programmes. La preuve par l'exemple : dans les projets de programmes de sport, il est question de "traverser l'eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête" dans un "milieu aquatique profond standardisé", pour parler en fait des cours de natation.



Lussault : "Un programme doit faire réussir...par Europe1fr

Invité d'Europe 1 mardi matin, la ministre de l'Education nationale a promis de "vulgariser" le contenu de ces futurs enseignements. "Je suis contre le jargon, les parents doivent comprendre ce qui est attendu de leurs enfants", a mis en garde Najat Vallaud-Belkacem, invitant ainsi le CSP à revoir sa copie et son jargon. Le message a visiblement été entendu. "Nous admettons qu'il y a des passages 'jargonnants' et nous les corrigerons", a assuré sur Europe 1 Michel Lussault, s'engageant à présenter un texte "plus simple, plus clair, plus lisible, à la fois pour les enseignants et les parents".

Une mise au point sur le calendrier. Le président du Conseil supérieur des programmes a aussi tenu à rétablir quelques vérités, notamment le fait que la réforme du collège n'était pas encore adoptée. A partir de lundi, les enseignants pourront donner leur avis sur ces nouveaux programmes via une consultation en ligne prévue jusqu'au 15 juin. "Des rencontres seront aussi organisées avec les enseignants de français, d'histoire, de lettres classiques, etc. Durant l'été, nous allons corriger ces programmes et nous rendrons le texte définitif début septembre", a détaillé Michel Lussault.

Tout peut donc encore changer. "Pour l'instant, ce sont des textes provisoires, des textes 'martyr', et je dois dire que cela marche très bien", a plaisanté Michel Lussault, alors que l'UMP a fait de la réforme du collège son nouveau cheval de bataille.

Des précisions sur le latin et l'histoire. Sur l'enseignement du latin et du grec, Michel Lussault a promis de "réfléchir  à la question de la place des langues anciennes dans l'enseignement d'aujourd'hui". Quant au futur programme d'histoire, fortement critiquée à la fois par des politiques et des historiens, le président du Conseil supérieur des programmes a, l à aussi, voulu mettre les points sur les "i'. "L'enseignement de l'histoire de l'Islam est obligatoire depuis plus de 50 ans en France", a-t-il rappelé, à ceux qui s'offusquent d'une prétendue trop grande place accordée à cet enseignement par rapport à l'histoire de la chrétienté.