Réforme de la SNCF : pour la CGT-cheminots, "il y a des points qui ne sont pas négociables"

Thierry Nier, secrétaire général adjoint CGT-cheminots. 7:06
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A.D , modifié à
Le syndicaliste demande de réelles négociations avec le gouvernement et la direction, sous peine de poursuivre la grève. Et martèle que l'ouverture à la concurrence n'est pas négociable.
INTERVIEW

Mardi noir en perspective pour les usagers du rail. Un TGV sur huit seulement devrait circuler, ainsi qu'un TER sur cinq. Alors que le premier jour de grève des cheminots s'annonce très suivi à la SNCF, Thierry Nier, secrétaire général adjoint CGT-cheminots, premier syndicat de l'entreprise, était l'invité de Raphaëlle Duchemin dans Europe 1 Bonjour. D'après lui, si le gouvernement et la direction n'ouvrent pas une réelle concertation, la grève durera. 

"La grève comme levier d'expression". Priver les voyageurs de transport était la solution pour le syndicaliste. "Dès lors que nous ne sommes pas entendus dans le cadre des discussions amorcées (avec le gouvernement, ndlr), nous avons la grève comme levier d'expression, qui est un droit dans ce pays, mais surtout, nous avons la volonté à quatre organisations syndicales d'exiger l'ouverture de négociations le plus rapidement possible. Et c'est de la responsabilité du ministère et de la direction de la SNCF", annonce Thierry Nier.

"Concertation n'est pas négociation". Pourtant, des discussions avec le gouvernement sont en cours. "Il y a une série de concertations qui ont eu lieu depuis mi-mars", reconnaît-il, ce qui n'est pas la même chose : "Dans le dictionnaire, concertation n'est pas négociation", balaye-t-il. "Nous avons élaboré huit points que nous soumettons à la négociation. Aujourd'hui, ils ferment les portes de sept négociations, alors on concerte, nous empilons les réunions", explique le syndicaliste. Le bras de fer semble donc s'annoncer long et pénible. "Il y a des points du projet qui ne sont pas négociables. La question de l'ouverture à la concurrence n'a fait ses preuves nulle part. Les prix augmentent et la qualité de service régresse. La réalité, c'est que la concurrence ne marche pas", martèle Thierry Nier.

"L'intérêt général ou jouer au Monopoly ?". La grève devrait par ailleurs coûter 20 millions d'euros par jour, creusant un peu plus la dette de la SNCF estimée à 46 milliards d'euros. Mais d'après Thierry Nier, le réel problème est ailleurs : "Nous menons un combat sociétal, social et écologique. L'enjeu, c'est : est-ce que l'Etat veut faire de son outil public un bien de la Nation pour répondre aux besoins de l'intérêt général ou jouer au Monopoly avec la SNCF comme avec EDF, la Poste et France Telecom ? On ne fait pas du business avec ça !"