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Louise Sallé / Crédit photo : THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Il y a dix ans, 12% des élèves de sixième avaient déjà redoublé. Aujourd'hui, ils sont moins de 5%. Alors que le ministre de l’Éducation Gabriel Attal a appelé à lever le "tabou du redoublement", pourquoi sont-ils devenus aussi rares ? Europe 1 fait le point.
DÉCRYPTAGE

Au congrès des maires, la semaine dernière, le ministre de l’Éducation Gabriel Attal a annoncé vouloir lever le "tabou du redoublement" car des élèves qui entrent en 6e "sans savoir lire, écrire et compter, c’est quasiment de la maltraitance", avait-il ajouté. Aujourd'hui très rare, le redoublement a longtemps été pratiqué : il y a dix ans, 12% des élèves de 6e avaient déjà redoublé. En 2022, ils étaient moins de 5%.

Des effets peu visibles, voire négatifs

Le redoublement a été jugé inefficace pour améliorer les résultats. En 2014, il est donc devenu exceptionnel et possible uniquement en cas de longues absences pour maladie ou pour se réorienter au lycée. "L'évaluation internationale PISA (le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, ndlr) a montré que les pays qui avaient un taux de redoublement faible avaient de meilleurs résultats que ceux qui avaient un taux de redoublement fort. Cela dit, il s'agit de la scolarité obligatoire. Il ne s'agit pas de l'ensemble de la scolarité donc il peut arriver que des redoublements puissent être bénéfiques plus tard, en particulier au niveau du lycée", analyse Claude Lelièvre, historien de l'éducation.

Mais pour les petites classes, plusieurs études ont montré que le redoublement avait des effets négatifs sur la confiance en soi. Ces dernières semaines, le ministère a sondé les établissements à ce sujet. Et à l'écrasante majorité, pour les professeurs, le passage quasi-systématique dans la classe au-dessus n’est pas adapté. Leurs solution ? Ils souhaitent qu’un accompagnement personnalisé soit instauré, pour aider les élèves en difficultés à rattraper leur retard lorsqu’ils intègrent le niveau supérieur.