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Margaux Fodere, édité par Yanis Darras , modifié à
Rentrée difficile pour les utilisateurs des transports en commun francilien. La RATP et la SCNF sont confrontées à des vagues de démissions, provoquant de grosses perturbations sur le réseau. Près de 1.800 conducteurs de bus manquent à l'appel. Du côté du Transilien-SNCF, 200 personnes doivent être embauchées d'ici la fin de l'année pour limiter la dégradation du service.

Retards à répétition, matériel roulant vieillissant sur certaines lignes… Les transports parisiens souffrent de nombreux maux. Et pour cette rentrée 2022, le manque de personnel s'ajoute à la liste. Résultat, plus de 1.000 services de bus, soit l'équivalent de 20 à 25% du trafic journalier, n'était pas couvert jeudi dernier, faute de machinistes. 

"Toute la responsabilité est donnée au conducteur"

Comme dans le privé, la RATP fait face à une vague de démissions sans précédent. En cause notamment les conditions de travail qui se dégradent. Comme sur la route, les cheminots sont confrontés aux encombrements des infrastructures et aux arrêts intempestifs. "En heure de pointe, on a des bouchons, ça circule très lentement. On doit être particulièrement vigilants et c'est donc beaucoup plus fatigant", explique Radouane, conducteur pendant dix ans sur la ligne du RER B, deuxième ligne la plus fréquentée du réseau express régional.

"Contrairement aux provinces, on a pas de contrôleurs. Toute la responsabilité est donnée au conducteur", ajoute-t-il. Après une décennie de service, le cheminot a pu obtenir une mutation à Lille. "La circulation y est beaucoup plus fluide, on ne s'arrête pas toutes les 30 secondes. Ça fait des plus longs trajets pour le cerveau et bizarrement, c'est moins fatigant."

"Quand vous rendez service, on ne vous dit jamais merci"

D'autres conducteurs n'ont pas eu cette chance. C'est le cas de Frédéric qui après 13 ans de service sur les lignes du RER, et une demande de mutation refusée, s'est résigné à quitter l'entreprise. "Quand vous rendez service, on ne vous dit jamais merci. Et quand vous avez besoin de quelque chose, on ne vous aide jamais", souligne-t-il. "Des journées de travail toujours plus longues pour un salaire de moins en moins attrayant (…) il faut faire des choix" explique-t-il. Après avoir demandé une rupture conventionnelle, Frédéric a changé de vie pour s'installer à Tarbes. 

Au total, il manque près de 1.800 conducteurs de bus en Ile-de-France pour assurer le service habituel. Face à la pénurie de main d'œuvre, Transilien-SNCF cherche à embaucher 200 nouveaux conducteurs de trains et de tram d'ici la fin de l'année.