Pour motiver ses chauffeurs, la RATP donnera jusqu'à 450 euros de prime d'ici la fin de l'année. 1:34
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Inès Zeghloul, édité par Yanis Darras
Pour tenter d'améliorer son offre, la RATP a annoncé donner une prime de 450 euros à ses conducteurs. Unique condition : n'avoir aucune absence d'ici à la fin de l'année. L'entreprise souhaite ainsi lutter contre l'absentéisme au sein de ses rangs. Pour les syndicats, cette prime est "une prime de la honte".

Des temps d'attente interminables et des usagers en colère. Depuis la rentrée 2022, l'offre de bus de la RATP s'est effondrée, faute de chauffeurs, provoquant la galère des voyageurs. Pour y remédier, l'entreprise propose aux chauffeurs depuis octobre et jusqu'à la fin de l'année, une prime de présence pour lutter contre l'absentéisme. 

La société versera ainsi 100 euros de prime aux chauffeurs lors de leur premier mois sans absence. Un montant qui passera à 150 euros lors du deuxième mois, avant d'atteindre les 200 euros de prime au troisième mois sans absence. Au total, la RATP versera 450 euros de prime aux conducteurs n'ayant aucune absence dans les trois prochains mois. 

"C'est totalement discriminatoire"

Avec cette prime, la RATP indique vouloir saluer l'engagement et l'investissement des conducteurs. Mais côté syndicats, on dénonce une mesure discriminante. "Au regard des critères qui sont mis dans cette note, l'entreprise empêche, notamment ceux qui sont en accident de travail, en grève etc, de recevoir cette prime", dénonce le secrétaire du syndicat La Base RATP, Arnaud Moinet. 

"C'est totalement discriminatoire. La direction essaye de mettre des pansements sur une jambe de bois. C'est une prime de la honte", conclut-il au micro d'Europe 1. 

Pas la bonne méthode

Pour les syndicats, une prime ne résoudra pas l'absentéisme et les démissions des conducteurs au sein de l'entreprise. "La direction se dit 'on se laisse trois mois pour faire un maximum d'embauches'. Mais embaucher quelqu'un, ça ne veut pas dire qu'il va rester", souligne Abdel du syndicat Force ouvrière. 

"S'il ne se retrouve pas en vie de famille, s'il ne s'y retrouve plus en salaire, parce que des primes ont disparu, alors il démissionnera. Et c'est le cas, les gens démissionnent en pagaille à la RATP. Les gens vont chercher un boulot ailleurs tout simplement", regrette le syndicaliste. Seule sortie de crise pour ces derniers : une revalorisation salariale et une amélioration des conditions de travail.