Rassemblements à Paris et en régions pour la journée pour le droit à l'avortement

Plusieurs centaines de manifestants étaient présents. Photo d'archives.
Plusieurs centaines de manifestants étaient présents. Photo d'archives. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs rassemblements ont eu lieu samedi en France à l'occasion de la journée internationale pour le droit à l'avortement. 

Des rassemblements ont marqué samedi à Paris et dans plusieurs villes la journée internationale pour le droit à l'avortement, alors qu'en "2018, 47.000 femmes sont mortes dans le monde des suites d'un avortement clandestin", selon le Planning familial.

Une petite centaine de manifestants, surtout des femmes, réunis devant l'hôpital Tenon à Paris ont pris la direction de la Gare du Nord en début d'après-midi en fanfare, avec les musiciennes des "muses tanguent", a constaté une journaliste de l'AFP.

À Bordeaux, quelque 300 défenseurs de l'avortement, emmenés par une "batucada (ensemble de percussions, ndlr) féministe", ont défilé en tête d'un cortège qui comprenaient également environ 300 "gilets jaunes". Des rassemblements devaient aussi se tenir à Lille, Marseille, Nantes, Toulouse et Tours.

"Que l'IVG soit considéré comme un acte médical fait obligatoirement"

Le collectif du centre IVG Tenon, seul situé dans un hôpital dans le 20e arrondissement, a demandé lors du rassemblement parisien "la création d'un poste de médecin praticien hospitalier dédié", pour mettre fin au "turn-over des médecins vacataires qui nuit au bon fonctionnement du centre et remet en cause le droit des femmes à avorter".

La gynécologue Danièle Gaudry, une des organisatrices de la manifestation parisienne et militante du Planning familial, a rappelé la fermeture depuis 2012 de 60 centres pratiquant des IVG. "Nous demandons que l'IVG soit considérée comme un acte médical fait obligatoirement, et non laissé au choix de l'hôpital", a-t-elle expliqué à l'AFP.

"Les hôpitaux publics sont censés tous pratiquer les IVG selon la loi, mais certains préfèrent pratiquer une science plus noble ou qui rapporte plus, d'autres estiment qu'un établissement qui pratique l'IVG pour une région donnée, cela suffit ... tout cela au détriment des femmes", souligne-t-elle. "Il y a des disparités territoriales flagrantes, et sur Paris, qui réalise un quart des IVG en France, les centres sont débordés", témoigne-t-elle encore.

Pas de "zones blanches", mais des territoires "en tension"

Selon une enquête des agences régionales de santé (ARS) le délai moyen en France entre la demande de la femme et l'IVG est de 7,4 jours au niveau national mais varie de 3 à 11 jours selon les régions, toujours en moyenne. L'étude souligne que s'il n'y a pas de "zones blanches", il y a des territoires "en tension" dans la majorité des régions.