
20 millions d’euros : c’est la somme réunie pour indemniser les victimes de pédocriminalité dans l’Église. Près de quatre mois après la publication du Rapport accablant de Jean-Marc Sauvé, il s'agit en effet d'un premier geste dans le long processus de réparation et d’indemnisation des victimes.
L’Église a tenu la promesse faite en novembre dernier, à Lourdes. L’épiscopat avait alors annoncé qu’il récolterait les fonds sans faire appel à la générosité des fidèles. Les quelque 100 diocèses de France ont donc fait l’inventaire de leurs ressources : biens immobiliers, placements mais également une contribution personnelle des évêques.
L'Église doit passer à l'action
Pour Gilles Vermot-Desroches, le président du fonds d’indemnisation, le temps est venu de passer à l’action. "On démontre par la communication que l'on fait aujourd'hui, qu'on va rentrer dans une démarche pratique de réalité et pas seulement de paroles. Il s'agit de construire cette nécessaire reconnaissance et réparation et cette nécessaire mobilisation, pour que cela ne se reproduise plus", assure-t-il.
Dans un premier temps, cinq millions d’euros seront attribués à l’indemnisation des victimes et un million à des démarches de prévention et de mémoire. Le 3ème dimanche de Carême dans les Églises de France pourrait également être dédié à la mémoire des personnes abusées sexuellement. Pour l'heure, il est par ailleurs impossible de savoir combien des 330.000 victimes estimées par le rapport Sauvé vont demander réparation, mais l’Église a conscience que ces 20 millions d’euros ne seront pas suffisants.