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Océane Théard, édité par Manon Fossat
Selon un rapport de l'Ademe et du Conseil national du bruit, 25 millions de personnes en France souffrent de pollution sonore. Invitée d'Europe 1 mardi, sa présidente Laurianne Rossi dévoile plusieurs propositions pour lutter contre ces nuisances, dont le coût social s'élève à 156 milliards d'euros.
INTERVIEW

Un voisin qui fait trop de bruit régulièrement, des deux-roues qui vrombissent sous les fenêtres des appartements… Une étude de l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) et du Conseil national du bruit révèle dans une grande enquête que 25 millions de personnes en France souffrent du bruit, dont près d'un tiers en Ile-de-France. Et cela pèse beaucoup sur la santé. Cette nuisance peut en effet provoquer du stress, du diabète ou bien augmenter les risques d'obésité ou de maladies cardiovasculaires.

Des conséquences qui ont également un coût. D'après les parties à l'origine de l'enquête, il s'élèverait même à 156 milliards d'euros, entre la prise en charge médicale des personnes qui souffrent du bruit, mais aussi la perte de valeur des appartements ou des maisons qui se trouvent en bord de route ou à côté des chemins de fer. C'est ce qu'explique Laurianne Rossi, présidente du Conseil national du bruit, invitée d'Europe Midi mardi. "Il y a de plus en plus de sources de pollution sonore mais aussi une exposition à ce que l'on appelle le cumul de bruit, qui s'aggrave", a-t-elle constaté.

Réduire le bruit à la source

Pour y remédier, la députée LREM des Hauts-de-Seine a expliqué avoir rendu plusieurs propositions, notamment pour réduire ce bruit à la source de façon efficace et économique. Concernant les logements d'abord, Laurianne Rossi a appelé à avancer sur la rénovation phonique. "On a beaucoup aidé sur la rénovation thermique et énergétique et maintenant il faut que l'on s'attaque à l'acoustique", a-t-elle appelé.

Quant aux transports, là-aussi le Conseil national du bruit souhaite que de nouvelles mesures soient prises. "Les murs anti-bruit coûtent très chers et ne sont pas esthétiques. Donc nous travaillons sur des revêtements routiers, sur la limitation de la vitesse, le changement des motorisations, la lutte contre le bruit des deux-roues avec les radars sonores et, je l'espère bientôt, le contrôle technique des deux-roues", a-t-elle détaillé.

Des mesures sont en effet déjà mises en place pour réduire cette pollution sonore, à l'image des radars anti-bruit qui vont par exemple être testés dans huit villes, dont Paris, Nantes et Nice. Le but, verbaliser les deux-roues trop bruyants pour soulager les oreilles des riverains. Quant au contrôle technique, le gouvernement a annoncé le 12 août dernier sa suspension pour le remplacer par un "dispositif alternatif". L'annonce de cette mesure avait provoqué l'ire des fédérations de motards.