Quelles villes accueilleront des réfugiés ?

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53 réfugiés partis mardi soir en bus de Munich, sont arrivés mercredi matin à Champagne-sur-Seine, en Seine-et-Marne (photo d'illustration). © JOE KLAMAR / AFP
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VILLES SOLIDAIRES - Alors que le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve réunit samedi une réunion avec les maires des villes prêtes à accueillir des réfugiés. Zoom sur les communes qui se sont déjà positionnées... pour ou contre. 

François Hollande a annoncé lundi que la France accueillera 24.000 réfugiés dans les deux ans à venir. Mais où seront logées toutes ces personnes ? Dans quelles villes ? Samedi, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve réunit les maires des communes qui se portent volontaires à cet accueil. Avant ce rendez-vous, Europe 1 répertorie les grandes villes de France qui se sont déjà prononcées, pour ou contre l'accueil des réfugiés. 

  • Les villes qui font partie du "réseau de villes solidaires"

L’insupportable cliché d’Aylan, ce jeune Syrien mort noyé et allongé sur le sable, a suscité une vague d’indignation et un début de solidarité. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadelis, a proposé la création d’un "réseau de villes solidaires". Des villes comme Rennes, Metz, Lyon, Rouen, Strasbourg, Nantes, Nancy, Dijon, Grenoble, Caen, Besançon sont les premières à avoir répondu à cet appel. Joint par Europe 1, la maire PS de Rennes, Nathalie Appéré, l’a fait "naturellement, sans calcul politique". "Cette solidarité fait partie de l’ADN de la République", insiste cette élue.

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D’autres grandes villes ont tenu à faire part de leur capacité d’accueil immédiatement. C’est le cas de LilleMartine Aubry a promis une centaine de places disponibles pour accueillir des réfugiés.  De son côté, Olivier Bianchi (en photo), le maire PS de Clermont-Ferrand, a annoncé que 200 familles de réfugiés pourraient être accueillies dans la région. A Bordeaux, Alain Juppé s’est dit aussi prêt à prendre "sa part", refusant pour autant de "se lancer dans une course aux chiffres". Pas de prévisions chiffrées non plus à Saint-Etienne, au Havre, au Mans ou encore à Reims où le maire Les Républicains (LR) Arnaud Robinet "n’aime pas trop parler de chiffres quand l’avenir d’hommes et de femmes est en jeu".

A Montpellier, le maire Philippe Saurel a promis la création d’un centre de d’accueil de demandeurs d’asile d’une capacité de 60 places, avant la fin de l’année 2015 (auxquelles s’ajouteront 30 places dans le début de l’année 2016). Pour aller plus loin, il a nous a confié avoir "proposé aux maires des 31 communes de la métropole héraultaise de réserver une partie de leurs logements dont ils disposent". Enfin à Paris, la maire Anne Hidalgo a annoncé jeudi la création de 7 nouveaux centres d’accueil pour les réfugiés (460 places au total). Au total, un peu plus de 200 communes en France ont rejoint le "réseau de villes solidaires" depuis la semaine dernière.

  • Les villes qui attendent avant de se prononcer

La quatrième ville de France, Toulouse, ne s’est pas vraiment bousculée sur la question. Son maire (LR) Jean-Luc Moudenc s’est montré très réservé sur l’accueil de réfugiés, faisant état de "graves difficultés" de la ville dans le logement social. A Marseille, Xavier Méry (LR), adjoint au maire en charge de la question, a promis "d’assurer ses responsabilités" sans pour autant s’inscrire dans le "réseau de villes solidaires".

  • Les villes qui s’opposent à l’accueil des réfugiés

Le maire LR de Troyes, François Baroin, a été l’un des premiers à dire non aux réfugiés. "Je ne le ferai pas à Troyes pour la simple et bonne raison que je suis en surcapacité à l'échelle régionale des centres d'accueil des demandeurs d'asile", a-t-il expliqué avant de préciser que c’était à "l’Etat d’assurer l’accueil des réfugiés". A Aix-en-Provence, la maire (LR) Maryse Joissains-Masini est catégorique : "des migrants, j’en ai suffisamment". A Nice, même son de cloche pour Christian Estrosi (LR) qui n’entend pas se faire "dicter par le gouvernement une politique dictée sur des quotas". Enfin, à Toulon, on rejette aussi la responsabilité sur l’Etat.

 

Les capacités d’accueil annoncées des villes 

Paris : 460 nouvelles places (qui s’ajoutent aux 1 .450 réfugiés déjà pris en charge depuis juin)
Clermont-Ferrand : 200 nouvelles places
Lille : 100 nouvelles places
Montpellier : 90 nouvelles places