Jean-Philippe Acensi 0:48
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Manon Bernard
Depuis près de 25 ans, l’Agence de l’éducation par le sport (APELS) s’engage aux côtés des jeunes issus des quartiers fragilisés. Elle les accompagne dans leur recherche d'emploi via leur pratique du sport en club. Cette méthode a largement fait ses preuves selon son cofondateur, Jean-Philippe Acensi, invité lundi sur Europe 1.

Et si le sport était la clé pour trouver sa voie professionnelle ? Dans la plupart des quartiers populaires, les décrochages scolaires sont massifs et l’emploi se fait rare. Depuis 24 ans, l’Agence de l’éducation par le sport (APELS) aide plusieurs jeunes issus de milieux défavorisés à se réinsérer grâce au sport, qui leur apprend à se dépasser. Le délégué général et l'un des co-fondateurs de cette association, Jean-Philippe Acensi, était invité lundi dans le studio de l’émission d’Europe 1, La France Bouge, délocalisé à Roland Garros.

"Des espaces hors normes pour insérer les jeunes"

En 2020, près de 600 jeunes peu ou pas diplômés ont profité de l'aide de l’Agence de l’éducation par le sport (APELS). Les programmes sont bâtis sur la discipline imposée par l'activité en club. Pour Jean-Philippe Acensi les clubs sportifs sont "des espaces hors normes pour insérer les jeunes". "Dans le sport, on apprend à travailler collectivement, à être tenace, on apprend dès le plus jeune âge à se fixer des objectifs. Tous les weekends, on a un match et on est obligé d’être concentré", justifie le délégué général de l'APELS.

L’Agence de l’éducation par le sport tisse un lien entre les clubs sportifs et les entreprises. "La grande injustice dans ces quartiers, c’est que beaucoup de jeunes sont coupés du monde professionnel", pointe Jean-Philippe Acensi. Avant d’ajouter : "Les entreprises n’y vont pas, pour différentes raisons. Il faut les aider à retourner dans ces quartiers voir tout le potentiel qu’elles peuvent y trouver". Le cofondateur de l’association parle notamment de la résilience de certains jeunes, malgré leur échec scolaire.

Des résultats motivants 

La méthode fonctionne-t-elle ? La plupart du temps, oui. Parfois même brillamment. Jean-Philippe Acensi se souvient d'un des jeunes, "très réticent au départ". Il dirige aujourd'hui une agence bancaire à Marseille. Pour ce faire, l’association forme des coachs d’insertion par le sport. Ce sont eux qui "captent ces jeunes et montent avec eux un projet professionnel". Il s’en suit alors une formation d’un à six mois par l’Agence.

Dans le secteur bancaire, les chiffres de l'association atteignent des sommets, avec près de 70% de réussite d’insertion. Selon le délégué général de l'association, 350 jeunes sans diplômes ont été récemment placés au Crédit Agricole dans les quartiers les plus durs à Roubaix, à Marseille, à Vaulx en Velin et au Havre. Il attend maintenant que de plus en plus d’entreprises s’engagent dans le projet.