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Louise Sallé // Crédit photo : Serge Tenani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel n'est qu'à six mois de la retraite, mais il affronte une tempête depuis la semaine dernière quand il a demandé à une élève en BTS d'enlever son voile. Cette dernière dit avoir été frappée. Depuis, ce proviseur reçoit des menaces de mort sur Internet. Nicole Belloubet, s'est rendue sur place.

La nouvelle ministre de l'Éducation, Nicole Belloubet, a tenu faire le déplacement. Sur place, au lycée Maurice-Ravel, elle dénonce des attaques "inacceptables" dont fait l'objet le proviseur de cet établissement, situé dans le 20ᵉ arrondissement de Paris, après avoir demandé à une élève de retirer son voile.

"Il se propage sur ses réseaux des éléments qui sont tout à fait inexacts. Et je trouve que ces approximations avec la réalité peuvent être extrêmement dangereuses. Nous devons tous y être attentifs, puisqu'on sait très bien ce qui a été à l'origine de l'assassinat de Samuel Paty. Et évidemment, nous sommes très attentifs à ce type de situation", explique la ministre.

Certains professeurs ne se sentent pas en sécurité dans ce lycée

Un soutien bienvenu dans un climat tendu. Le proviseur bénéficie d'une protection fonctionnelle spécifique aux agents publics. Les enseignants, dont certains ne se sentent pas en sécurité dans ce lycée, redoublent d'efforts auprès de leurs élèves pour évoquer la situation et expliquer que le chef d'établissement a été victime de calomnies sur les réseaux sociaux avec des fausses informations prétendant qu'il avait frappé violemment une élève voilée.

"Pour moi, le plus important, c'est qu'ils sachent comment utiliser les médias et comment vérifier les informations, croiser les sources, etc. Voilà, c'est ça les problèmes numéro un : les jugements hâtifs, l'appel au lynchage, une rumeur, tout ce que ça déchaîne. Notre travail, c'est de les aider à prendre de la distance", détaille une professeure d'histoire et géographie de cet établissement parisien.

Un autre enseignant a confié lui aussi en parler en classe pour éviter que ses élèves ne tombent dans le piège de cette rumeur. "Mais on travaille sur du sable", a-t-il lâché, dépité.