Procès d'un homme accusé d'avoir poussé une femme sur les rails du RER

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L'accident avait eu lieu le 2 février 2015 dans la station RER de Rosny-sous-Bois. Image d'illustration. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Mahmoude Zaier, souffrant de troubles psychiatriques et radicalisé en prison, est accusé d'avoir poussé une femme sur les rails du RER en janvier 2015. 

Poussée sur les voies du RER à Rosny-sous-Bois près de Paris, elle avait été rattrapée in extremis par une amie : son agresseur présumé, souffrant de troubles psychiatriques et radicalisé en prison, est jugé mardi et mercredi aux assises de Seine-Saint-Denis pour tentative d'homicide.

Sauvée par son amie. Le 2 février 2015 vers 8h20, Anna Tartaglione discute sur le quai du RER E avec une amie quand un homme s'approche d'elle et lui dit sur un ton agressif : "je n'ai pas le choix", "je dois le faire, même si je dois aller en prison". Les deux femmes s'éloignent mais il les rejoint, les accusant de "rigoler" dans son dos. Il pousse alors l'une d'elles très violemment vers les rails. Anne Tartaglione chute mais son amie parvient à la rattraper avant qu'elle tombe sur les voies et que le RER s'immobilise à sa hauteur. Témoin de la scène, le conducteur du RER a raconté qu'il entrait en gare, à environ 65 km/heure, lorsqu'il a aperçu une personne "tomber à la renverse vers les rails". Il avait alors freiné et klaxonné. 

Faire "un carnage". Identifié par des témoins, Mahmoude Zaier, 39 ans, a été interpellé trois jours plus tard à Rosny-sous-Bois. En garde à vue, il a expliqué avoir seulement voulu pousser la femme, et non pas la tuer, parce qu'elle se moquait de lui. Moins d'un mois après l'attentat djihadiste contre le journal satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, il menaçait de faire "un carnage" à sa sortie de prison en jurant sur Dieu, selon une source proche de l'enquête. Les expertises psychiatriques réalisées au cours de l'instruction ont établi que son discernement était altéré au moment des faits mais qu'il était cependant accessible à une sanction pénale.

Il "entend des voix". Des proches ont raconté que Mahmoude Zaier, qui a arrêté l'école à 16 ans et n'a jamais travaillé, leur avait confié "entendre des voix" et "avoir la haine contre les femmes". L'enquête de personnalité a révélé que le suspect avait été hospitalisé à cinq reprises en service psychiatrique. Son casier comporte quatre mentions dont une condamnation en 1999 pour complicité de tentative d'assassinat, ce qui lui a valu de passer sept ans en prison. C'est derrière les barreaux que, d'après ses déclarations aux enquêteurs, il a découvert "la religion et le cannabis". Il se décrit comme musulman pratiquant, pratique l'abstinence sexuelle par conviction religieuse et refuse de condamner la violence contre les "mécréants". Le verdict est attendu mercredi.