Procès des attentats de janvier 2015 : de cinq ans de prison à la perpétuité requis

Le parquet national antiterroriste a requis mardi des peines allant de cinq ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des 14 accusés
Le parquet national antiterroriste a requis mardi des peines allant de cinq ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des 14 accusés © Benoit PEYRUCQ / AFP
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Europe 1 avec AFP
Le parquet national antiterroriste a requis mardi la perpétuité contre Mohamed Belhoucine et Ali Riza Polat, ainsi que trente ans de réclusion criminelle contre d'Hayat Boumeddiene, jugée par défaut au procès des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Le verdict est attendu le 16 décembre.

Le parquet national antiterroriste a requis mardi des peines allant de cinq ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des 14 accusés jugés au procès des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, une policière de Montrouge et l'Hyper Cacher. Les peines les plus lourdes, soit la perpétuité, ont été réclamées contre Mohamed Belhoucine, jugé par défaut pour "complicité" de crimes terroristes et présumé mort en Syrie, et contre Ali Riza Polat, présenté comme le "bras droit" du tueur de l'Hyper Cacher Amedy Coulibaly.

Ali Riza Polat, 30 ans au moment des faits, "a occupé tout au long de ce procès une place particulière", a souligné dans son réquisitoire l'un des deux avocats généraux, Jean-Michel Bourlès, en décrivant un accusé "impulsif, intolérant à la frustration, intolérant à la contradiction". Il "connaissait nécessairement, indubitablement, la proximité avérée de Coulibaly avec l'idéologie jihadiste", a estimé Jean-Michel Bourlès. "Même s'il le conteste", il avait "une connaissance précise du projet terroriste", a ajouté le magistrat, en notant que l'accusé avait côtoyé "tous les protagonistes" du dossier et était apparu "à chaque stade de la préparation" des attentats.

30 ans requis contre Hayat Boumedienne

Le parquet a réclamé trente ans de réclusion assortie d'une période de sûreté des deux tiers à l'encontre d'Hayat Boumeddiene, ex-compagne d'Amedy Coulibaly, jugée en son absence car introuvable depuis sa fuite en Syrie quelques jours avant les attentats. Cette figure du jihad féminin hexagonal "a eu un rôle important dans la préparation des crimes commis par son mari", a estimé la deuxième avocate générale, Julie Holveck, en insistant sur la radicalisation de la jeune femme. "Elle a fait ses choix en conscience", a-t-elle insisté.

De lourdes peines ont également été demandées concernant les 11 autres accusés, jugés pour leur soutien logistique présumé aux frères Cherif et Saïd Kouachi et à Amedy Coulibaly, auteurs des attaques qui ont fait 17 morts et soulevé une onde de choc mondiale.
Vingt ans ont ainsi été réclamés contre Nezar Mickael Pastor Alwatik, ancien codétenu d'Amedy Coulibaly décrit comme radicalisé, et dix-sept et treize ans contre Amar Ramdani et Saïd Makhlouf, accusés d'avoir recherché des armes pour le tueur de l'Hyper Cacher dans le cadre d'une filière "lilloise".

Concernant Metin Karasular, Michel Catino, Abdelaziz Abbad et Miguel Martinez, impliqués dans le volet "belgo-ardennais" du dossier, le parquet a requis quinze à dix-huit ans de prison. "Ils possédaient les clés pour comprendre que leurs interlocuteurs évoluaient dans un milieu radicalisé", a-t-il jugé. Les magistrats ont par ailleurs réclamé sept ans d'emprisonnement, assortis d'une période de sûreté des deux tiers, à l'encontre de Mohamed Fares, pour lequel ils souhaitent que la qualification terroriste soit abandonnée. Elle l'avait déjà été pendant l'instruction pour Christophe Raumel, contre lequel cinq ans de prison ont été requis. Le verdict est attendu le 16 décembre.