Richard Malka 1:35
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Justin Morin édité par Guilhem Dedoyard
L'avocat historique de Charlie Hebdo a plaidé lors du procès des attentats de janvier 2015, vendredi. Richard Malka a défendu la liberté d'expression contre l'obscurantisme, appelant à ne pas céder au renoncement. "Charlie Hebdo ne peut pas renoncer, jamais", a-t-il considéré.

"On ne peut pas renoncer à la libre critique des religions", a affirmé Richard Malka lors de sa prise la parole au procès des attentats de janvier 2015. L'avocat historique de Charlie Hebdo, qui a accompagné juridiquement le journal dès 1992, a plaidé vendredi et a appelé à ne jamais céder face à l'obscurantisme. Avec la reprise du procès, sa plaidoirie était attendue comme une plaidoirie pour l'Histoire. Si le principal intéressé s'en est défendu dès le début de sa prise de parole, il a toutefois livré une vibrante ode à la liberté d'expression et appelé à ne pas renoncer à ces valeurs. 

"Il n'y a aucun salut dans le renoncement"

L'avocat a débuté sa plaidoirie par un contre-pied. "Je ne plaiderai pas pour l'Histoire, parce que je m'en fout de l'Histoire. Je plaiderai pour aujourd'hui. C'est à nous de nous engager pour rester libres", a ainsi démarré Richard Malka. Sur un ton ferme et habité, il a égrainé les inspirations qui doivent guider les décisions : "les Lumières, les Encyclopédistes qui se débarrassent des religions au profit de la raison, la Révolution française qui consacre la liberté d'expression, le droit de blasphémer, un pilier de la troisième République."

"Alors vous voyez, on n'a pas le choix, on ne peut pas renoncer à la libre critique des religions, ça serait renoncer à notre histoire, à l'indomptable liberté humaine, pour vivre enchaînés. Et Charlie Hebdo ne peut pas renoncer, jamais", a poursuivi Richard Malka. Un sentiment qu'il continue de défendre après l'audience, toujours habité.

"Le problème, c'est ce que nous sommes, nous sommes l'autre, avec un autre universalisme de raison et de liberté, et ils ne le supportent pas. Ne renonçons pas. il n'y a aucun salut dans le renoncement, dans la lâcheté et dans l'obscurantisme", assène-t-il. Après un hommage à Charb, l'avocat a conclut par un "Charlie vivra", d'autant plus symbolique que la plupart des rescapés de l'attentat étaient dans la salle.