Procès de l'abattoir de Mauléon : "Quand vous voyez ce qu'il se passe, ça coupe l'envie de manger de la viande", explique Franz-Olivier Giesbert

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Ugo Pascolo , modifié à
Au micro de Nikos Aliagas, le journaliste et écrivain Franz-Olivier Giesbert revient sur les images de l'association L 214 à l'occasion de l'ouverture du procès de l'abattoir de Mauléon, lundi.
INTERVIEW

Ce sont des images qui ont choqué. La vidéo de l'association L 214 tournée dans l'abattoir de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques, a participé à lever le voile sur la maltraitance animale qui peut s'opérer dans ces lieux. Alors que s'ouvre ce lundi le procès de l'abattoir, Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain, végétarien, revient au micro de Nikos Aliagas sur le système de la viande industrielle. "Tout a changé depuis que l'association L 214 a montré ce qu'il se passait dans les abattoirs, parce qu'on ne sait pas ce qu'il s'y passe", martèle-t-il. "Rentrer dans un abattoir, c'est comme Fort Knox !"

750 euros d'amende. "L'abattoir est poursuivi pour des maltraitances animales ["mauvais traitements infligés sans nécessité à un animal domestique", ndlr] qui sont justes dégueulasses ! On parle d'un agneau écartelé vivant, de moutons saignés sans être étourdis etc. Et il risque seulement 750 euros d'amende [maximum, ndlr]. Pratiquement rien !", s'insurge le journaliste.

"Alors que l'abattoir doit aussi répondre dans ce procès à une accusation de tromperie sur la marchandise ["tromperie sur la nature, la qualité, l'origine ou la quantité d'une marchandise", ndlr], et il risque jusqu'à deux ans de prison et beaucoup d'argent ! [jusqu'à 300.000 euros, nldr]". 

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"Un océan de saloperies". "C'est d'autant plus scandaleux qu'en travaillant, j'ai bien vu qu'il y a des abattoirs où ça se passe bien, dans le respect de l'animal, comme l'abattoir ovin de Sisteron. Mais c'est une exception dans un océan de saloperies. Quand vous voyez ce qu'il se passe dans un abattoir, ça coupe l'envie de manger de la viande", résume Franz-Olivier Giesbert. 

La pique aux médecins qui préconisent de manger de la viande

Interrogé sur ces médecins qui préconisent de manger de la viande dès le plus jeune âge, le journaliste ne desserre pas les dents : "C'est juste de la connerie ! Nous sommes des frugivores, comme les chimpanzés et les perroquets ! Nous ne sommes pas des carnivores. [...] Souvent, les gens qui disent ça sont payés par le lobby de la viande. Il y avait deux trois nutritionnistes qui étaient vraiment payés par le lobby de la viande qui vont raconter ça, mais c'est des conneries", s'emporte-t-il.