Procès Barbarin : une ex-responsable du diocèse nie avoir "étouffé" des agressions sexuelles

Régine Maire a nié farouchement les accusations de non-dénonciation d'agressions sexuelles lors de son procès aux côtés de cardinal Barbarin. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à

"Jamais, au grand jamais, je n'ai cherché à couvrir et étouffer les agissements ignobles", a assuré Régine Maire mardi, présentée comme une ex-responsable d'une cellule d'écoute de victimes au diocèse de Lyon. 

Régine Maire, présentée comme une ex-responsable d'une cellule d'écoute de victimes au diocèse de Lyon, ce qu'elle conteste, s'est défendue mardi devant la justice d'avoir "étouffé" des agressions sexuelles, comme le cardinal Barbarin la veille.

Une dénégation farouche. "J'ai préparé une déclaration ensuite je pense que je me tairai", annonce d'emblée Régine Maire à la présidente du tribunal correctionnel, Brigitte Vernay. Lundi, au premier jour du procès, l'ancien directeur de cabinet du cardinal Barbarin, Pierre Durieux, avait adopté une stratégie similaire. "Jamais, au grand jamais, je n'ai cherché à couvrir et étouffer les agissements ignobles" qui lui ont été rapportés en 2011 et 2014 par deux victimes du père Bernard Preynat, a déclaré cette bénévole du diocèse.

Poursuivie pour non-dénonciation et omission de porter secours. Régine Maire est jugée jusqu'à mercredi aux côtés du cardinal Philippe Barbarin et de quatre autres anciens membres du diocèse de Lyon pour non-dénonciation d'agressions sexuelles. Elle est poursuivie également, tout comme le cardinal, pour "omission de porter secours".

 

Pour quelles raisons le cardinal Barbarin est-il jugé ?

Un passé d'agresseur sexuel. Les neuf plaignants leur reprochent d'avoir maintenu le père Bernard Preynat au contact d'enfants jusqu'en 2015, date à laquelle un ancien scout a déposé plainte pour la première fois, alors qu'ils étaient au courant des agissements passés de ce prêtre aujourd'hui âgé de 73 ans. Accusé d'abus sexuels commis avant 1991 par d'anciens jeunes scouts de la région lyonnaise, le père Preynat a été mis en examen en 2016 et pourrait être jugé cette année. 

Une prise de contact avec l'une des victimes. Lors de sa rencontre avec l'une des victimes, Alexandre Hezez, en 2014, Régine Maire raconte l'avoir "invité à déposer plainte" et avoir senti "une fin de non-recevoir" quand celui-ci lui a fait remarquer que les faits étaient prescrits. La retraitée avait initié une rencontre entre Alexandre Hezez et le père Preynat au cours de laquelle ce dernier a reconnu les faits sans toutefois demander pardon à sa victime.

À la fin de cet entretien, "j'ai invité à faire une prière et cela fut interprété comme une incitation à ne pas aller plus loin", a-t-elle déploré. "Je n'ai jamais imaginé un seul instant devoir dénoncer à la justice les faits appris par Alexandre alors qu'il était un adulte posé, à la situation stable et donc en position de le faire lui-même", a encore fait valoir Régine Maire.

Une ancienne responsable d'une cellule d'écoute de victimes ? Présentée depuis le début de l'affaire comme une ex-responsable d'une cellule d'écoute de victimes à Lyon, la retraitée a précisé que ce type de cellules d'écoute des victimes "n'existait pas" encore avant 2014, et qu'elle ne pouvait donc la diriger.