Prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe : huitième jour de blocage pour les surveillants pénitentiaires

Des surveillants pénitentiaires bloquent la prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe pour le huitième jour consécutif mercredi.
Des surveillants pénitentiaires bloquent la prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe pour le huitième jour consécutif mercredi. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour le huitième jour consécutif mercredi, des surveillants pénitentiaires bloquent la prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, pour protester contre leurs conditions de travail.

La mobilisation des gardiens de prison restait en recul mercredi, avec 13 établissements concernés par des blocages et des filtrages, huit jours après l'attaque au couteau de deux surveillants à Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne et à la veille d'une réunion avec la ministre de la Justice.

Une intervention des forces de l'ordre. Mercredi matin, trois établissements étaient bloqués vers 9H30, celui d'Alençon/Condé-sur-Sarthe pour la huitième journée consécutive, de Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône et de Draguignan, dans le Var, a indiqué la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP). 

Comme tous les jours depuis le début du blocage, les forces de l'ordre sont intervenues le temps de faire passer vivres et personnel et le barrage s'est reformé dans la foulée. Vers 9 heures les gendarmes mobiles ont démonté des barrages de pneus et de palettes et contenu les manifestants, selon la vidéo diffusée en direct par FO pénitentiaire Condé-sur-Sarthe sur sa page Facebook. Les manifestants étaient une centaine, selon FO. "C'est très rodé. Cela se fait dans la tranquillité, sans animosité", a commenté le syndicaliste qui filmait l'intervention.

Un service minimum assuré par les Eris. "La cantine des détenus, c'est la préoccupation de l'Administration pénitentiaire. Pendant ce temps là, on oublie le personnel relégué au second plan", a-t-il ajouté. "Le service est minimum à l"intérieur de la prison", où les Eris (Equipes régionales d'intervention et de sécurité) sont présents depuis le 5 mars, a poursuivi le syndicaliste.

À une quarantaine de kilomètres de Condé, à Argentan, deux détenus sont montés mardi soir sur le toit de la prison avant de redescendre après intervention des Eris.

Une prochaine rencontre avec Nicole Belloubet. Lundi, FO s'est dit satisfait de la prise en compte de certaines de ses revendications à l'issue d'une rencontre avec le directeur de l'administration pénitentiaire, Stéphane Bredin. Mais le syndicat attend de voir ce que lui annoncera jeudi la ministre de la Justice Nicole Belloubet.

Une violente agression par un détenu radicalisé. Condé est la tête de pont d'un mouvement social qui a démarré au lendemain de l'attaque le 5 mars de deux de ses surveillants, grièvement blessés, par un détenu radicalisé. Michaël Chiolo, 27 ans, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison. Il venait d'agresser deux surveillants avec des couteaux en céramique. Après de vaines tentatives de négociations, le RAID avait lancé l'assaut vers 18h40, conduisant à l'interpellation du détenu et au décès de sa compagne.