Prison avec sursis requise contre le gilet jaune Éric Drouet

Éric Drouet avait été arrêté le 22 décembre dernier, dans le quartier de la Madeleine, au milieu de quelques dizaines de manifestants.
Éric Drouet avait été arrêté le 22 décembre dernier, dans le quartier de la Madeleine, au milieu de quelques dizaines de manifestants. © Zakaria ABDELKAFI / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette figure emblématique des "gilets jaunes" est jugée pour avoir participé à une manifestation non déclarée en possession d'une arme de catégorie D, une sorte de matraque.

Le parquet de Paris a requis mercredi quatre mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende à l'encontre d'Éric Drouet, figure emblématique du mouvement des "gilets jaunes", pour avoir participé à une manifestation non déclarée avec une sorte de matraque dans son sac.

Une "arme" ou un "grigri" ?

Le chauffeur routier de 34 ans avait été interpellé dans l'après-midi du samedi 22 décembre, lors de l'"acte 6" de ce mouvement inédit, dans le quartier parisien de la Madeleine, au milieu de quelques dizaines de manifestants bloqués dans une rue par les forces de l'ordre. Le procureur a demandé qu'il soit reconnu coupable de tout ce qui lui est reproché : "participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations" (cette manifestation non déclarée), ainsi que "port d'arme prohibé de catégorie D", "un bout de bois" selon le prévenu, "une matraque en bois" pour l'accusation. Éric Drouet "est venu armé", "quand on vient avec une matraque, on est dans une logique de violence", a notamment estimé le procureur.

Son avocat, Khéops Lara, a plaidé la relaxe. Il a notamment contesté la qualification d'"arme" de ce "bout de bois", un simple "grigri", et souligné que les forces de l'ordre ont fait irruption dans une manifestation "pacifique" pour l'interpeller.

Déjà condamné pour des manifestations non déclarées

Le 22 décembre, cette figure du mouvement avait signé une déclaration préalable pour une manifestation à Versailles mais s'était finalement rendu à Paris. Pour l'"organisation" "sans déclaration préalable" de cette manifestation parisienne, ainsi que d'une autre le 2 janvier, il a été condamné le 29 mars à Paris à 2.000 euros d'amende, dont 500 avec sursis. Contestant être un "organisateur" du mouvement et se présentant uniquement comme un "relais", il a fait appel. Ce père de famille de Seine-et-Marne fut l'un des initiateurs de la première mobilisation nationale des "gilets jaunes" le 17 novembre en créant sur Facebook l'événement "Blocage national contre la hausse des carburants".