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Victor Pourcher , modifié à
Le conflit ukrainien ne cesse d’impacter l’économie en France. Et la hausse soudaine du prix du blé menace désormais les producteurs d’œufs. Certains peinent à rester rentables. Reportage chez un producteur d’œufs bio à Mailleraye-sur-Seine en Normandie. 
REPORTAGE

La guerre en Ukraine continue d'avoir un impact sur l'économie française. La hausse soudaine du prix du blé menace désormais les producteurs d'œufs qui peinent à rester rentables. Illustration dans un élevage à Mailleraye-sur-Seine, en Normandie.

On compte près de 12.000 poules dans cet élevage et c'est autant de becs à nourrir pour François Roussel. Dans sa blouse de travail grise, il s'assure que les longues mangeoires qui traversent le bâtiment soient bien pleines. Une matière première de plus en plus chère depuis deux mois.

"Aujourd'hui, l'aliment a pris plus de 100 euros à la tonne", explique sur Europe 1 le producteur qui a besoin d'1,5 tonne de nourriture par jour pour son exploitation. "C'est énorme. Cela fait déjà 150 euros de plus que le lot précédent pour aucune rentabilité supplémentaire". Juste à côté, François conditionne les œufs, triés rangés et dans leur barquette, puis empilés. Il est aidé par une belle machine. "Je ramasse 11.000 œufs en deux heures", souligne François Roussel. 

"Je travaille pour perdre de l'argent"

Des œufs qu'il aimerait vendre 21 centimes l'unité au lieu de 16 aujourd'hui, 30% plus cher. Une question de survie, selon lui. "Si vraiment le lot tourne bien et que les poules pondent bien, ça peut aller. Mais si le lot tourne mal, je travaille pour perdre de l'argent. Ça fait deux ans que je me suis installé et il faut que je rembourse sur dix ans, donc là, je n'ai pas le choix. Il faut que ça marche". 

Reste aussi la menace de la grippe aviaire. En cas de contamination, ces bêtes seraient abattues et les conséquences seraient "catastrophiques".