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De plus en plus de communes candidatent pour avoir le droit de faire battre sur leurs plages le Pavillon bleu, symbole d’une qualité environnementale exemplaire. Mais ce n’est pas si simple.
LE TOUR DE LA QUESTION

Le Pavillon bleu fête cette année ses 34 ans d’existence, et son succès ne se dément pas. "C’est une invention française qui est devenue une aventure internationale, présente dans 45 pays", s’est ainsi félicité Thierry Lerévérend, directeur de l’association Teragir, qui coordonne le Pavillon bleu. "Et sur une tendance longue, le nombre de plages labellisées est nettement en augmentation", poursuit-il face à Wendy Bouchard, dans Le Tour de la question.

"L’engagement de la commune toute entière"

Si les plages tentent de se voir attribuer le précieux étendard, c’est parce qu’il est désormais bien identifié par les estivants. Selon un récent sondage BVA, 67% des français connaissent l’existence du Pavillon Bleu, et parmi ceux-là, pas moins de 81% en font un critère de choix pour leur destination de vacances. L’enjeu est donc réel.

Pour autant, même si le nombre de plages battant Pavillon Bleu est en augmentation, le parcours pour obtenir le label n’est pas si simple. "C’est un acte volontaire, donc personne n’est obligé, mais beaucoup en ont envie. C’est un cheminement qui concerne la plage mais qui réclame l’engagement de la commune toute entière", poursuit Thierry Lerévérend. "On a une cinquantaine de critères, décliné en une centaine de questions. Il y a un dossier informatique à remplir, qui est un dossier explicatif. Derrière chaque question, on explique le sens de la démarche. Ensuite, il y a un jury indépendant qui décide d‘attribuer ou non la Pavillon bleu, à partir aussi d’audits sur le terrain".

"On n’achète pas le label"

Pas forcément évident donc, mais les communes sont prêtes à faire l’effort. "Nous avons une vingtaine de plages à Saint-Nazaire, et trois d’entre elles, pour lesquelles nous avons fait des efforts particuliers, ont un Pavillon bleu", explique ainsi Patrice Bulting, conseiller municipal en charge du tourisme de la ville de Loire-Atlantique. "Etre une plage Pavillon bleu, c’est vraiment une démarche qualitative, volontariste, qu’on a mis en place il y a cinq ans et qi a mobilisé huit services de la ville afin d’amener une qualité aux vacanciers", poursuit l’élu.

Et, que les communes se le disent, candidater a un coût. Entre 850 euros pour les communes de moins de 2.500 habitants, jusqu’à 1.885 euros pour les villes de plus de 60.000 habitants. Des sommes auxquelles il faut ajouter 120 euros par plages labellisées. Mais débourser ces sommes ne suffit pas. "On n’achète pas le label. Le jury décerne le label et le refuse même si on a payé ses frais de participation", prévient Thierry Lerévérend. En outre, le pavillon bleu peut être retiré en cas d’infractions majeures. Si jamais il y a  en pleine saison une pollution accidentelle, la ville, qui coopère en général complètement, abaisse son Pavillon bleu, et peut le remettre si ça s’arrange", explique le directeur de Teragir.  La quête du Pavillon n’est donc pas un long fleuve tranquille. Mais elle en vaut la peine.