Jeunesse 1:33
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Louise Sallé, édité par Alexandre Dalifard , modifié à
Ce jeudi, ce sont les syndicats étudiants qui se mobilisent à leur tour contre la réforme des retraites. Des blocages dans une trentaine de facultés et d'écoles ont été réalisés mercredi mais jusqu'à présent, étudiants et lycéens sont plutôt rares dans les cortèges des manifestants.

Dans la mobilisation sociale contre la réforme des retraites, ce jeudi 9 mars est dédié à la jeunesse. Pourtant, lycéens et étudiants n’ont pas été très entendus jusqu’ici dans la contestation. Mardi, les syndicats dénombraient 300 lycées et 40 universités bloqués, contre une cinquantaine de lycées et une vingtaine de campus perturbés, d’après le gouvernement. Pas de quoi faire trembler l’Etat. Mais alors, pourquoi la mobilisation des jeunes ne prend-elle pas ?

Le "blocus", une méthode qui ne séduit plus depuis la pandémie

Plusieurs raisons peuvent être avancées. D’une part parce que les actions ont pris la forme du traditionnel "blocus", qui n’a plus vraiment de succès depuis la pandémie. Imane Ouelhadj, présidente de l’Unef, l’un des principaux syndicats étudiants, le reconnaît. "Après deux ans de crise sanitaire où des facs étaient totalement fermées, et une reprise qui s'est faite difficilement, avec énormément de cours en format hybride, l’idée de finir l'année uniquement avec des cours en ligne n'est pas une option qui est envisageable pour nous", admet-elle.  

"Car lorsqu’un blocus se déclare, les directions d’université prennent souvent la décision de fermer l’établissement et de faire basculer les cours en ligne", précise l’étudiante. "C'est pour ça qu'on réfléchit à d'autres modalités d'action", s’empresse d’ajouter Imane Ouelhadj.

Les sujets qui préoccupent les jeunes soigneusement évités par le gouvernement

Pour Mathys Dupuis, étudiant en histoire à la Sorbonne et président d’un mouvement de jeunesse d’un parti politique appelé Demains, le projet de réforme intéresse peu les 16-25 ans. "Les vrais sujets sur lesquels se penche la jeunesse, ce sont les questions du climat et de pouvoir d'achat", argumente-t-il. "Pas des questions qui vont nous concerner dans quarante ans". Pour éviter d’attiser la colère en abordant des sujets directement liés aux étudiants, le gouvernement a soigneusement repoussé le calendrier de la réforme des bourses, alors qu’un premier point d’étape aurait dû être fait dès le mois de janvier.