EXCLUSIF - Melinda Gates : "Les femmes sont en première ligne" face à la pandémie

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Manon Bernard , modifié à
La philanthrope Melinda Gates affirme, dans une interview exclusive au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, que les femmes doivent être placées "au centre de l'agenda" pour "un bon redressement économique" face à la crise du Covid. Elle révèle dans cet entretien sa vision du féminisme et ses actions pour améliorer la vie des femmes dans le monde.
INTERVIEW

Place des femmes, crise sanitaire, redressement économique... Dans un entretien exclusif donné à Sonia Mabrouk pour Europe 1, la coprésidente de la fondation Bill et Melinda Gates livre sa vision du monde de demain. Malgré la crise sanitaire et économique du Covid-19, Melinda Gates se dit optimiste. "Je suis pourtant réaliste. Je vois ce qui se passe. Je vois qu'il y a de plus en plus de famine, de pauvreté dans le monde. Pourtant, je reste optimiste. On a jamais vu le développement d'un vaccin en quelques mois. On a pu se rassembler. Toute la communauté scientifique et le monde entier ont décidé qu'il fallait penser à tous les citoyens sur Terre, pas juste aux pays riches", estime la philanthrope.

"On va y arriver. Mais je ne crois pas que 2021 marque la fin de l'éradication de la pandémie. Je crois qu'il faudra deux ou trois ans, mais on commence à voir la lumière au bout du tunnel", martèle-t-elle. Et selon elle, les femmes auront un rôle de premier plan à jouer. Elles l'ont même déjà.

"Ce sont elles qui sont en première ligne"

Melinda Gates se réjouit en effet d'une chose. "Les gouvernements comprennent maintenant qu'on n'arrivera pas à un bon redressement économique si l'on ne met pas les femmes au centre de l'agenda", affirme-t-elle au micro d’Europe 1. Pour elle, les femmes "jouent déjà un rôle crucial" au quotidien, dans la pandémie. "Ce sont elles qui sont en première ligne, qui donnent les soins aux personnes âgées, à leurs proches malades ou à leurs enfants", poursuit-t-elle.

C’est d’ailleurs pour cette raison que les femmes exerceraient le pouvoir différemment par rapport aux hommes, selon la philanthrope. "Elles ont cette vision plus holistique sur la société. Un homme, souvent, ne fait qu'aller au travail et s'éduque lui-même sans s'occuper des autres", justifie-t-elle. Avant de donner les exemples de la gestion de la crise par la chancelière Angela Merkel en Allemagne ou encore par la Première ministre Jacinda Arden en Nouvelle-Zélande. Elles "prennent vraiment leurs responsabilités", constate Melinda Gates.

Prendre de soin de soi pour pouvoir "s'élever"

Mélinda Gates est alors convaincue : les femmes et leurs enfants doivent être en bonne santé afin de pouvoir "s’élever". C’est d’ailleurs ce qu’elle essaye d'améliorer à travers les actions de sa fondation. "Les femmes doivent prendre leur santé en main et s'assurer que leurs enfants grandissent en bonne santé. Et ce n'est qu'à ce moment-là qu'elles peuvent aller suivre des cours, des formations pour espérer occuper des positions intéressantes dans la société", assure-t-elle.

Il faut donc que les femmes puissent se libérer de ce fardeau pour pouvoir être pleinement actrices de la sortie de la crise économique. Il faut aussi qu’elles puissent "se fixer des objectifs et affirmer leur autorité partout dans la vie", ajoute Melinda Gates. Pour elle, "c'est ça le féminisme".

L'intégralité de l'interview est à retrouver ici ou dans la vidéo en illustration de cet article.