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Gwladys Laffitte avec Nina Droff , modifié à
La réforme du statut des travailleurs détenus entre en vigueur le 1er mai. La loi avait été promulguée à l’hiver dernier dans le cadre de la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire. Des changements essentiels pour rapprocher les droits des détenus qui travaillent du droit commun.

Le 1er mai marque un changement majeur pour les détenus des établissements pénitentiaires. Plusieurs mesures de la réforme du travail en détention entrent en vigueur ce dimanche afin d'octroyer de nouveaux droits aux prisonniers. 

Tout d’abord, le contrat de travail s’appelle dorénavant un contrat d’emploi pénitentiaire, à durée déterminée ou indéterminée. Mais ce sont surtout les droits associés à ce contrat qui changent : maintenant, tout détenu travailleur cotise à l’assurance chômage. Il pourra donc bénéficier de ses droits à sa sortie de prison - ce qui n’était pas le cas jusqu’ici. Même chose pour les indemnités journalières en cas d’accident professionnel ou de congé maternité.

La personne détenue aura maintenant droit au compte personnel de formation (CPF).

Le travail dans les prisons contre les risques de récidive

Un détenu volontaire pourra aussi passer des entretiens d’embauche avec les employeurs et pourra postuler. À noter que seul un motif de sécurité peut être opposé à un prisonnier qui voudrait travailler. Aujourd’hui seul un tiers des détenus travaille en France. En revanche, toujours pas de congés payés ni de compensation en cas d’arrêt maladie. Le but est de se rapprocher le plus de ce qui existe à l’extérieur du milieu carcéral pour favoriser la réinsertion et préparer la sortie.

Une mesure importante car selon le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, le travail en détention diminue de 50% le risque de récidive. Mais pour Prune Missoffe de l’observatoire international des prisons, cette réforme ne va pas encore assez loin. "On regrette fortement que certains des droits de la protection sociale soient encore exclus, sans qu'on puisse le justifier par des contraintes qui seraient inhérentes à la prison, comme le cas de maladies non professionnelles ou des congés payés, et on a une réforme complètement muette sur la rémunération", explique-t-elle.

"Les personnes détenues restent une main-d'œuvre flexible, entièrement dépendante de l'activité des donneurs d'ordre. On a quelques avancées, mais on a toujours fait entrer le droit du travail en prison", ajoute-t-elle.