Pour le syndicat de police Alliance, la cagnotte de soutien à l’ex-boxeur est "complètement déplacée"

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Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat de police Alliance, a vivement critiqué la cagnotte de soutien à Christophe Dettinger, soupçonné d’avoir frappé deux gendarmes à Paris.
INTERVIEW

Le succès de la cagnotte de soutien à Christophe Dettinger, l’ancien boxeur soupçonné d’avoir frappé deux gendarmes à Paris lors de la manifestation des "gilets jaunes", fait grincer des dents. Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat de police Alliance, a vivement critiqué cette initiative. "Nos deux collègues ont été roués de coup, notamment à terre. Ils ont eu 15 jours d’ITT (incapacité totale de travail) pour l’un, et deux jours pour l’autre, malgré d’importantes protections. C’est vous dire à quel point cet individu est violent. Cette cagnotte est complètement déplacée par rapport aux circonstances, même s’il s’est rendu de lui-même", a déclaré le syndicaliste, interrogé mardi soir sur Europe 1.

Cette cagnotte, qui a récolté plus de 117.000 euros selon le dernier décompte connu, a été clôturée mardi par Leetchi, la plateforme de collecte en ligne de dons. La garde à vue de l'ancien boxeur, qui a reconnu les faits, a été prolongée mardi. 

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"Après les attentats de 2015 on applaudissait les policiers, aujourd’hui certains jettent des bouteilles d’acide." "Vous ‘pétez la gueule’ à des gendarmes et à des policiers, puis vous demandez de l’argent pour payer vos frais d’avocat. C’est vraiment très déplacé. Nous sommes quatre ans après les attentats de janvier 2015, où on applaudissait les policiers. Aujourd’hui, certains jettent des boules de pétanque et des bouteilles d’acide", a poursuivi le porte-parole du syndicat Alliance.

Stanislas Gaudon a également pointé du doigt une "banalisation de la violence", et demandé à la justice davantage de "fermeté". "On constate tous les jours la banalisation de la violence. Même les sapeurs-pompiers sont attaqués. Cette banalisation ne date pas d’aujourd’hui. On demande des sanctions extrêmement fermes. A 14 ou 15 ans, certains n’ont plus peur d’attaquer des pompiers ou des policiers. Il faut que la justice travaille avec la police et réponde pénalement de manière très ferme."